L'Unité de l'administration électronique à la présidence du gouvernement, en partenariat avec la Banque mondiale, Expertise France et CFI organisent un séminaire sur l'Open Gov. Le séminaire, qui se déroulera à Tunis aujourd'hui et demain, rassemblera environ 120 personnes, cadres dirigeants de l'administration et représentants de la société civile issus des pays francophones africains déjà membres du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO), un programme mis en place par la France pour soutenir la transparence de l'action publique au niveau international. La rencontre permettra de réunir ces pays autour d'un concept fondamental pour les démocraties en construction et d'échanger sur les bonnes pratiques liées au PGO tout en soutenant les pays qui souhaiteraient y adhérer. En fait une demande grandissante d'intégrité, de redevabilité et de transparence en matière de gouvernance a été affirmée dans la plupart des pays en transition. Au lendemain de la révolution, la Tunisie s'était inscrite dans ce processus à travers de nombreuses initiatives dont la dernière est la mise en place du cadre juridique et institutionnel de l'ouverture des données. La stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption adoptée le 9 décembre 2016 a consacré de nombreux objectifs liés à la transparence et à l'accès libre aux données. Des avancées et des résistances D'autre part, les multiples réformes menées depuis les années 90 pour moderniser l'administration, et celles en cours, sont appelées à se poursuivre et à se renforcer. Nombreuses sont celles ayant un rapport avec les TIC, le haut débit, l'Open-Data et l'économie numérique. A titre d'illustration, la réforme budgétaire menée par le ministère des Finances a permis d'introduire et de développer la Gestion du budget par objectifs (GBO). La Tunisie, qui abrite aujourd'hui ce séminaire régional sur l'Open Gov, semble consciente que l'open-data est un moyen essentiel pour développer la transparence gouvernementale puisqu'il met à la disposition du citoyen, directement ou à travers les organisations de la société civile, l'ensemble des données manipulées par l'administration. L'open-data devra atteindre un niveau acceptable de visibilité, à même de mobiliser les divers partenaires pour la réussite de ce projet. L'adoption d'un décret pour l'officialiser, le généraliser et lui conférer le caractère obligatoire qu'il doit avoir, nécessite un bon niveau d'adhésion de la part de l'administration, ainsi que des entreprises et des organismes publics. Cependant, les oppositions et les risques encourus sont nombreux. D'une part, le concept d'open-data ne semble pas totalement maîtrisé par l'ensemble des organismes officiels. Nombreux sont les acteurs publics qui ne mesurent pas les opportunités qu'il offre, aussi bien pour le développement économique et social du pays, qu'en tant qu'outil de travail propice aux économies de temps et de moyens. La formation et la sensibilisation peuvent permettre de combler en partie les lacunes décelées. Il faut savoir que la Tunisie dispose d'une nouvelle loi d'accès à l'information reconnue comme valable et adaptée à l'open-data. Il est attendu par ailleurs que l'arsenal législatif soit renforcé par la nouvelle loi de protection des données personnelles, ainsi que la loi sur la classification des données publiques, sans compter le décret portant sur les données ouvertes en cours de finalisation. Pour atteindre les objectifs inhérents à ces réformes, la Tunisie compte sur ses nombreux partenaires internationaux dont, notamment, la Banque mondiale qui soutient la mise en œuvre des engagements de son deuxième plan d'action national, axés sur la transparence et l'engagement citoyen.