Le Conseil assurera la régularité et la poursuite des négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux « Les négociations avec l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) sur les majorations salariales dans la fonction publique reprendront dans les plus brefs délais tout en tenant compte des ressources disponibles de l'Etat et des équilibres financiers et économiques», a souligné hier le chef du gouvernement, Youssef Chahed. Dans une déclaration aux médias en marge de la tenue à Tunis de l'assemblée générale constitutive du Conseil national du dialogue social, Chahed a indiqué, en réponse à la décision de l'Ugtt d'observer une grève générale dans la fonction publique et le secteur public le 17 janvier 2019, que le droit à la grève est un droit constitutionnel. Il a, par ailleurs, salué l'organisation syndicale pour son esprit de responsabilité puisque la grève générale dans la fonction publique observée le 22 novembre dernier s'est déroulée sans violence ni anarchie. Le chef du gouvernement a ajouté que la tenue de l'assemblée générale constitutive du Conseil national du dialogue social est un évènement historique et important dans la voie de la démocratie sociale. Il a, en outre, indiqué que cette nouvelle structure sera le cadre juridique qui regroupe le gouvernement et ses partenaires sociaux pour examiner ensemble tous les dossiers relatifs à l'emploi, la sécurité sociale, la formation professionnelle et autres questions sociales et économiques. Par ailleurs, Youssef Chahed a souligné que « le Conseil national du dialogue social assurera la régularité et la poursuite des négociations entre le gouvernement et ses partenaires sociaux», a souligné mardi le chef du gouvernement, Youssef Chahed. S'exprimant à l'ouverture des travaux de l'assemblée générale constitutive du Conseil national du dialogue social, Chahed a indiqué que cette nouvelle structure sera le cadre approprié pour l'exercice de la démocratie sociale. Evoquant les priorités du Conseil national du dialogue social, le chef du gouvernement a cité la révision globale du système de sécurité sociale, l'évaluation du régime d'assurance maladie et l'inclusion du secteur parallèle pour lutter contre la contrebande. Il a rappelé qu'un programme pour la promotion du travail décent en Tunisie entre 2017 et 2022 a été signé en juillet dernier entre les trois parties de production. Chahed a, en outre, signalé que le gouvernement continuera à jouer son rôle de régulateur dans la distribution des richesses pour garantir le travail décent pour tous, l'égalité sociale et le progrès économique. Par ailleurs, Chahed a souligné que le gouvernement accorde une grande importance à la santé et la sécurité professionnelle qui sont des droits humains fondamentaux signalant qu'au cours de cette année un recensement national a été effectué pour renouveler la carte des risques professionnels qui est une première en son genre dans le monde arabe et en Afrique. De son côté, le président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Abdelmajid Ezzar, s'est dit insatisfait du nombre limité consacré à son organisation dans la composition du Conseil national du dialogue social, à savoir cinq postes sur un total de 105 membres. Dans son intervention, Ezzar a indiqué que le secteur de l'agriculture et de la pêche joue un rôle important dans l'impulsion du développement et compte environ 560 mille agriculteurs et 60 mille pêcheurs qui ne profitent pas des fruits du développement économique. « Ces travailleurs sont les plus exposés à la marginalisation et à la pauvreté », a-t-il signalé rappelant que l'Utap a appelé plusieurs fois à la réforme du système de couverture sociale dans le secteur de l'agriculture et de la pêche et au renforcement du cadre juridique. Pour sa part, Samir Majoul, président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), a souligné que le Conseil national du dialogue social est l'une des principales institutions de l'Etat démocratique et le symbole de l'approche participative dans la gestion du développement. Il a, en outre, indiqué que la représentativité syndicale se base sur le rayonnement de l'organisation au niveau géographique et économique soulignant que l'Utica regroupe le plus grand nombre des responsables élus qui représentent les différents secteurs économiques et par conséquent c'est l'organisation qui doit représenter le patronat du secteur privé dans le Conseil national du dialogue social. Majoul a souligné que cette nouvelle structure servira à promouvoir le développement et à impulser l'investissement et la productivité tout en garantissant les fondements d'un emploi décent et de l'égalité sociale.