L'Assemblée des représentants du peuple a approuvé hier le budget du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l'année 2019 à 83 voix, 19 voix contre et 4 abstentions. A noter que son budget est de 1.645,884 millions de dinars contre 1.481,694 millions de dinars en 2018, soit 1.495,884 millions de dinars pour les dépenses de gestion (+11,9%) et 150 mille dinars pour les dépenses de développement (+3,4%) Différentes problématiques ont été soulevées par les députés lors du débat général. Il s'agit essentiellement de la qualité de l'enseignement, l'évaluation du système LMD, l'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur et la question de la recherche scientifique. Il s'agit également de l'avancement de la réforme du secteur de l'enseignement supérieur, la question de la gouvernance et de la lutte contre la corruption. Slim Khalbous, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a affirmé que la réforme du secteur est en cours, avec la participation des principaux acteurs et essentiellement les syndicats. D'ailleurs, un document complet, retraçant les principaux axes de réforme, est en cours de finalisation et sera soumis dans les plus brefs délais. Concernant l'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur, le ministre a indiqué qu'il s'agit d'une problématique liée à une croissance économique qui demeure faible. Il a affirmé que le ministère œuvre à la création de centres de carrière, avec l'objectif d'offrir des formations complémentaires aux étudiants, essentiellement dans les langues et les nouvelles technologies. Réforme globale La recherche scientifique est un axe qui a été débattu longuement par les députés, insistant sur son rôle dans le développement économique. M. Khalbous a signalé que le ministère travaille sur cet axe sans relâche, affirmant que le budget a augmenté de 51,5% par rapport à l'exercice précédent. Il a souligné que les budgets sont désormais fixés pour chaque centre et laboratoire de recherche depuis l'année dernière, en suivant une grille d'évaluation pour la réalisation des objectifs. De même, les projets de recherche, en partenariat avec le secteur privé, sont soumis à des financements concurrentiels afin d'encourager cette relation université-entreprises. Le système LMD a été évoqué par plusieurs députés dans une perspective d'évaluation et d'adaptabilité au marché de l'emploi. L'évaluation est en cours, selon le ministre, estimant que la problématique réside dans l'application du système à ses débuts qui était faussée. Il a affirmé que des réunions ont été tenues, rassemblant 500 professeurs universitaires, pour déterminer les axes de réforme. Il a dévoilé un grand changement à partir de la rentrée universitaire prochaine au niveau de l'orientation universitaire, en incluant certains critères tels que les langues. Discrimination positive En ce qui concerne les universités dans les régions intérieures, les députés ont réitéré la problématique du faible encadrement. Une problématique que M. Khalbous admet, estimant qu'elle perdure depuis des années. La question qui se pose, selon lui, est comment attirer les professeurs universitaires à aller enseigner dans les régions intérieures. Il a signalé que le ministère a essayé d'y remédier en appliquant le principe de discrimination positive pour la mise en place de centres de recherche scientifique dans les universités sans avoir le nombre minimum de professeurs afin de favoriser la progression professionnelle des professeurs universitaires. En outre, l'emploi des doctorants a été également favorisé, selon le ministre, dans les universités privées par obligation. Ce qui a permis d'augmenter l'encadrement de 22% à 44% dans lesdites universités. De même, il a annoncé que le ministère ouvrira des postes pour recrutement, surtout dans les spécialités à faible encadrement. Pour ce qui est de la coopération internationale, M. Khalbous a indiqué que 1.200 bourses sont disponibles émanant de différents pays partenaires, parmi lesquels le Maroc et l'Algérie, insistant sur la transparence des procédures d'octroi de ces bourses. D'un autre côté, la question de la réforme du système pédagogique a été soulevée, essentiellement en ce qui concerne la coordination entre les différents ministères intervenants. M. Khalbous a affirmé qu'une commission permanente a été mise en place avec huit ministères pour le suivi et la coordination de leurs activités. Une deuxième commission tripartite a été constituée rassemblant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministère de l'Education et le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Elle travaille sur un projet de coordination qui sera présenté à la présidence du gouvernement pour approbation.