Les travaux du 34ème congrès du forum de la pensée contemporaine sur “la réforme universitaire au Maghreb” (23-25 juin 2011, à Tunis) ont été axés, au cours de la séance du jeudi, sur le système LMD (Licence-Master-Doctorat) dans les universités tunisiennes : les enjeux de l'emploi et de la qualité. A ce propos, M. Wahid Gdoura, de l'Institut supérieur de documentation à l'université de la Manouba, a cité les problèmes qui empêchent le succès de l'expérience “LMD” en Tunisie indiquant que ce système a été appliqué, intégralement, sans chercher à l'adapter à la réalité locale. Dans ce contexte, l'intervenant a précisé que plus de la moitié des étudiants et des enseignants universitaires ne connaissent pas bien ce système outre l'absence de concertation avec les parties intervenantes avant son adoption. Une étude réalisée, en 2009, par le Syndicat de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a révélé plusieurs insuffisances au niveau du système LMD à l'instar de la faible implication du corps enseignant dans la mise en place de ce nouveau régime et la désignation (au lieu de l'élection) des membres des commissions sectorielles chargées de l'adoption des licences, outre la lenteur dans l'élaboration des programmes d'enseignement et l'absence d'innovation dans les nouveaux programmes ainsi que l'incohérence de ce système avec l'environnement tunisien. M. Gdoura a fait remarquer que le système LMD pourrait être plus efficace notamment en ce qui concerne la qualité de la formation et son adaptation aux besoins du marché de l'emploi si le ministère de tutelle engage un débat réel autour de ce système avec les professeurs, les chefs d'entreprise et l'environnement de l'université. Il a, également, insisté sur la nécessité d'unifier le système d'enseignement supérieur à l'échelle maghrébine. Dans son intervention intitulée “le tutorat dans le système LMD : pour une nouvelle relation entre l'enseignant et l'étudiant “, Mme Dorra Bassi de l'Institut supérieur des sciences humaines de Jendouba, a souligné que le système LMD qui devait faciliter l'employabilité des nouveaux diplômés est devenu une source de rupture entre l'université et les entreprises ainsi qu'entre l'étudiant et l'université. Elle a ajouté que le tutorat qui signifie l'encadrement des étudiants dès la première année de l'enseignement supérieur et qui représente l'esprit du système LMD dans sa version européenne a été confronté à plusieurs difficultés notamment au niveau de son application.