Un expert en énergie électrique défend ce projet respectueux de l'environnement et vecteur de développement énergétique et économique. Le bus électrique a été mis sur route pour une période d'essai de six mois avant une éventuelle commercialisation sur le marché tunisien. Il s'agit du fruit de la coopération entre l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (Anme) et le groupe privé Al-Badr, représentant en Tunisie de l'un des leaders chinois dans la construction des engins à énergie électrique Build Your Dreams (BYD). M. Abdelhamid Guennouni, ingénieur chargé du projet du bus écologique au sein de l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie trace les contours de ce projet plutôt ambitieux. Il résume en quelques lignes le test auquel est soumis l'engin électrique qui a fait l'objet d' une action pilote : «L'entretien technique du bus va constituer la première phase avant d'envisager la généralisation du projet. En fonction de la rentabilité ou non du projet on définira la mesure de sa commercialisation et s'il est réellement exploitable». La phase d'essai va durer six mois, puis les différents acteurs du projet vont se prononcer en faveur ou en défaveur du lancement à grande échelle du bus écolo. «La phase de démonstration du bus et du véhicule électrique permettra d'envisager si les résultats sont concluants. Des actions de soutien seront engagées». Dès lors, un seul bus circule actuellement avant une éventuelle généralisation dans le cadre d'un partenariat public-privé avec la Transtu (Société de transport de Tunis) et la société de transport de Sfax. M. Guennouni met en avant les nombreux atouts de ce bus qui va révolutionner le transport en commun en Tunisie. Conforme aux standards européens Il assure que le bus est à caractère écologique même si les sources polluantes ne sont pas inexistantes : «Le bus totalement électrique comporte un mix énergétique avec 97% d'énergie portative composé de gaz naturel et 3 % de source d'énergie renouvelable. 100% électrique, la batterie permet une autonomie de 250 kilomètres. Elle est équipée d'un chargeur ultra rapide qui recharge un volume de 80% en 30 minutes». Toutefois, une stratégie nationale de développement des énergies renouvelables en Tunisie avec 30% de consommation électrique et renouvelable se trace à l'horizon 2030. L'hypothèse de remplacement du parc roulant de bus et son exploitation en Tunisie est tributaire de la qualité de nos infrastructures et de nos moyens humains. La population va-t-elle adhérer à cette initiative ? Rien n'est moins sûr. M. Guennouni a encore précisé que le composant le plus cher est la batterie dont le prix est toutefois en régression grâce au développement et la recherche sur ce type de production. «On doit passer d'une société consommatrice à une société productrice de batteries qui assure le montage et le câblage des circuits électriques des véhicules tunisiens. La production thermique et le câblage offrent une solution électronique pour les véhicules électriques qui permet un potentiel exploitable». D'autres atouts valorisent ce bus : en harmonie totale avec les standards européens en matière d'énergie propre, il est complètement silencieux et ami de l'environnement, puisqu'il n'émet aucun élément polluant. Pourtant, beaucoup s'accordent à penser que les projets de voitures et bus éclectiques ne sont pas totalement non polluants. A tort ou à raison ?