Dix ans après l'instauration de son cadre réglementaire, la franchise en tant que mode de commerce le plus «abouti», selon les experts, demeure peu développée en Tunisie. Pourtant, elle peut être un véritable levier de développement économique L'Association tunisienne de la franchise (ATF) a organisé hier à Tunis son premier forum Tunis-Medfranchise, en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie de Tunis (Ccit) et le programme de développement des législations commerciales, sous l'égide du ministère du Commerce américain, Cldp. Dans son allocution d'ouverture, M. Mounir Mouakher, président de la Ccit, a affirmé que la franchise demeure peu développée en Tunisie. Pourtant, elle peut contribuer énormément dans la promotion du «Made in Tunisia» et en faire un levier à l'échelle internationale, soutient-il. Ajoutant que la franchise peut également relever le défi de l'emploi et aider à résorber le chômage. En effet, l'Europe est la première communauté comptant le nombre le plus élevé de réseaux de franchises au monde, avec 13 mille réseaux, suivie de la Chine avec quatre mille réseaux puis des Etats-Unis avec plus de trois mille réseaux. En Europe, c'est la France qui se taille la part du lion, avec 1.834 franchiseurs et 1.483 franchisés enregistrés en 2015, qui ont pu cumuler un chiffre d'affaires d'environ 53 milliards d'euros, outre la création de milliers de postes d'emploi à raison de 3 postes d'emploi par franchise. M. Mouakher a expliqué que le sous-développement du réseau des franchises en Tunisie est dû essentiellement à l'absence de communication et d'information sur les modalités de son fonctionnement. En revanche, Mme Marianne McManus, représentante de Cldp en Tunisie, a salué les efforts déployés par les parties prenantes du commerce en franchise en Tunisie, qui ont réussi à créer une dynamique dans ce domaine. «Environ 10 ans après l'instauration d'un cadre réglementaire relatif à la franchise en Tunisie, les diverses parties prenantes dans ce secteur ont pu développer ce mode de commerce. La Tunisie commence désormais à compter pour les franchiseurs», affirme-t-elle. En outre, Mme McManus a souligné que la franchise est un moyen efficace pour promouvoir l'entrepreneuriat. Quant à M. Thierry Rousset, consultant en franchise, il a affirmé que contrairement aux idées reçues, les franchises internationales contribuent à booster l'économie locale, étant donné qu'elles représentent des sources de richesses diversifiées (taxes, frais de douane, etc.) et qu'elles assurent le transfert du savoir-faire entre le franchiseur et le franchisé.