La vie des habitants du Kram a viré au cauchemar en raison de la montée inquiétante de la criminalité et la marginalisation des quartiers populaires. La semaine dernière a été marquée par deux faits révélateurs de la montée de la criminalité au Kram, banlieue nord de Tunis avec un acte avorté de braquage des usagers du train reliant Tunis, La Goulette et la Marsa (TGM) et une tentative de vol par effraction qui a tourné au drame et a causé la mort d'une octogénaire ukrainienne naturalisée tunisienne dans sa villa au Kram . La vie des habitants dans cette municipalité vire de plus en plus au cauchemar en raison notamment de la montée inquiétante de la criminalité et de la marginalisation des quartiers populaires. L'assassinat perpétré à l'encontre de cette vieille dame a eu lieu très tôt dimanche matin (vers le coup de 4 heures) suite à une tentative de vol d'une villa au Kram-Est, une zone se trouvant à proximité de Carthage et qui a perdu la quiétude des années passées. En effet, le nombre de vol des voitures et de braquage a considérablement augmenté ces dernières années, font savoir quelques habitants rencontrés à proximité de la scène du crime qui parlent d'une insécurité galopante dans cette région et déplorent ce qu'ils qualifient de «manque de réactivité» de la part des unités de la police, selon leurs dires. Révoltés par l'assassinat de cette vieille dame et la montée des actes de vandalisme et des braquages, ces habitants se trouvent aujourd'hui choqués, d'autant plus que des informations non encore confirmées font état du décès de la fille de la victime qui a tenté de défendre sa mère lors de ce crime abominable. L'une des voisines de la victime nous a confié qu'elle ne se sentait plus en sécurité. «Les actes de braquage se font au grand jour», nous déclare, affligé, un autre témoin qui ne comprend pas la raison de ce déclin et cette dérive comportementale. Certes, la police fait des efforts louables dans le cadre de la lutte contre le crime mais elle manque terriblement de moyens pour pouvoir faire face efficacement à la recrudescence des actes de vandalisme et de braquage aussi bien au Kram-Est qu'au Kram-Ouest, cette zone marquée par la prolifération des quartiers populaires, la marginalisation, un taux de délinquance élevé et qui, plus est, demeure sans poste de police six ans après le saccage de l'ancien poste en juin 2012. Un crime de plus qui survient dans un contexte où le nombre d'affaires criminelles est en nette augmentation avec 173.070 affaires en 2016, 196.848 en 2017 et 185.617 pour les dix premiers mois de l'année en cours, selon les statistiques publiées dernièrement par l'Institut tunisien des études stratégiques.