Une femme de nationalité étrangère s'est fait agresser en plein jour et devant tout le monde ce samedi à la station de Carthage-Salammbô. Deux jeunes malfrats en voulaient à son téléphone portable. Sous le choc, la pauvre dame a été transportée à l'hôpital pour recevoir les soins nécessaires. L'image de la victime relayée sur les réseaux sociaux choque certes mais traduit la situation d'insécurité préoccupante qui prévaut. Les citoyens ne se sentent plus en sécurité Ce n'est pas la première fois que de jeunes bandits exhibent leur savoir-faire en matière de racket en plein jour. Une semaine auparavant, une jeune femme a vu son sac à main s'envoler suite à un acte de vol à la tire commis par deux jeunes circulant en scooter à Carthage Salammbô. Les gens ne se sentent plus en sécurité en raison de l'augmentation de ces actes, de jour comme de nuit. Un énième vol à la tire a été enregistré ces derniers jours à la station l'Aéroport du train de la ligne TGM. Un sexagénaire a été agressé en plein jour par deux jeunes malfrats qui lui ont volé son téléphone portable, une somme d'argent, ainsi que ses papiers personnels. L'augmentation des actes de vol au niveau des deux stations de train de Salammbô et de l'Aéroport commence à inquiéter les citoyens malgré les rondes policières au niveau de ces deux stations. Les gens appellent aujourd'hui au renforcement de la sécurité dans la banlieue nord, d'autant plus que cette ligne est très fréquentée aussi bien par les touristes que par les familles tunisiennes en quête de loisir. Jeunes filles et vieilles dames sont devenues la cible de prédilection des racketteurs qui agissent de plus en plus en toute quiétude sans risque d'être poursuivis ou attrapés. Sacs à main, téléphones portables, colliers, et même lunettes de soleil figurent parmi les objets qui exercent le plus d'attrait sur les adeptes du vol à l'arraché. Du côté des citoyens, on évoque le climat d'insécurité qui règne dans la rue et à l'intérieur des métros, en raison d'une nette augmentation des actes de vandalisme et des braquages, ce qui n'est pas, bien sûr, l'avis du ministère de l'Intérieur qui a démenti ce constat par le biais de son porte-parole Khlifa Chibani. Il va sans dire que les démentis du MI ne sont pas de nature à sécuriser le citoyen. Mais faut-il encore insister sur la nécessité de doter les unités de la police de moyens de lutte efficaces contre la criminalité en général et les actes de braquage et de vol à la tire plus spécialement. Renforcer le dispositif de lutte contre la petite criminalité Les actes de criminalité commis à l'encontre des touristes pourraient porter préjudice au secteur touristique au moment où la Tunisie a réussi sa lutte contre l'hydre terroriste et prévoit une croissance du secteur touristique pour l'année en cours, surtout après la levée de l'interdiction de voyage de la part de plusieurs pays ainsi que la programmation de la destination Tunisie par les grands tour-opérateurs. Le nombre de visiteurs, notons-le, a déjà dépassé plus de 6 millions de touristes en 2017, soit une progression de 24% par rapport à la même période de l'année 2016. Cependant, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers car certains pays conseillent encore à leurs citoyens d'être vigilants en visitant notre pays, non seulement en raison de la persistance des risques d'actes terroristes, mais aussi à cause de la criminalité, comme c'est le cas des autorités helvétiques qui signalent sur leur site officiel que «la petite délinquance est courante dans les centres touristiques et dans les marchés : vols de sacs à main, vols d'effets dans les voitures en stationnement, cambriolages dans des appartements ou chambres d'hôtel, etc. Des barrages routiers illégaux pour exiger des dîmes pour le passage ont également été signalés sporadiquement». Le vol à la tire commis à l'encontre d'une dame de nationalité étrangère à Carthage-Salammbô ne doit pas passer inaperçu. Il interpelle la prise de mesures draconiennes en matière de sécurité. L'acte est isolé certes, mais le renforcement de la sécurité d'une manière continue, et non occasionnelle, dans les zones à risques est plus qu'une urgence.