L'Espérance vient, une nouvelle fois, de rater son départ en Coupe du monde des clubs en se laissant «malmener» (0-3) par Nadi Al - Aïn, le représentant émirati qui a épaté tout le monde grâce à ses deux victoires de suite remportées magistralement en l'espace de trois jours. L'Espérance vient, une nouvelle fois, de rater son départ en Coupe du monde des clubs en se laissant «malmener» (0-3) par Nadi Al - Aïn, le représentant émirati qui a épaté tout le monde grâce à ses deux victoires de suite remportées magistralement en l'espace de trois jours. C'est le genre de match compliqué à analyser tellement il est truffé de paradoxes et d'anomalies. Devrait-on se focaliser sur l'effondrement inexplicable et inattendu de l'Espérance qui n'est autre que le champion d'Afrique fraîchement couronné et le tenant du titre arabe des clubs en plus du fait qu'elle est le champion sortant sur le plan national ? On plutôt mettre en exergue la formidable prestation de Nadi Al - Aïn qui a «corrigé» le représentant tunisien de la pire des manières juste après sa spectaculaire «remontada» face aux Néo-Zélandais de Team Wellington il y a à peine trois jours ? Dans ce duel arabo-arabe unique du Mondial des clubs d'Abou Dhabi, l'Espérance Sportive de Tunis a quasiment raté le coche en cédant le grand mérite aux Emiratis. Ce ne fut ni une surprise ni un hasard car les «Sang et Or» étaient bien avertis du niveau très convaincant de Nadi Al - Aïn qui a démontré une supériorité à tous les niveaux face à Team Wellington. De plus, le renversement de situation inoui réussi par Al Aïn, après son retard de trois buts à la mi-temps, devait normalement mettre l'Espérance sur ses gardes et la rendre très alerte pour le match d'avant-hier. En plus du fait que l'Espérance savait à quoi s'en tenir, on pensait aussi que les harassantes et titanesques cent-vingt minutes négociées face à Team Wellington allaient avoir raison des potentialités physiques de Nadi Al Aïn au grand bonheur de l'EST. Mais rien n'en fut puisque les joueurs émiratis ont imposé un rythme frénétique, à cent à l'heure, contre l'Espérance durant toute la rencontre. C'était comme s'ils avaient mangé du lion tellement leur vivacité dépassait l'entendement. Cela nous conduisit même à suspecter leur recours à la consommation d'un quelconque anabolisant. A tort ou à raison, on n'en sait rien ! De l'application d'Al Aïn à l'improvisation de l'EST Aucunement impressionnés par la valeur et les performances édifiantes de l'Espérance, Nadi Al Aïn s'est montré d'une «arrogance» qui laisse pantois. Et pour preuve ses deux premiers buts marqués dès l'entame du match par Mohamed Ahmed (2') et Husseïn Shahata (16'). Cueillie à froid par l'ouragan émirati, l'Espérance ne savait plus où donner de la tête. Il lui fallait choisir entre réagir d'une manière plus agressive sur le plan offensif au risque d'encaisser d'autres buts ou défendre pour éviter une humiliation devenue très menaçante ? C'est que l'on n'a vu que du feu en vérité. Peut-on parler d'effet de surprise ou d'excès de confiance venant de l'Espérance ? Franchement, ce n'est ni l'un ni l'autre car les déclarations d'avant-match faites par le camp espérantiste laissaient toutes comprendre que l'adversaire était fortement respecté. Sa prestation du premier match a littéralement chassé des esprits le fait qu'il était prenable et facile à manier. Il n'y avait pas le moindre secret quant à un décalage de niveau très frappant à tous les niveaux entre l'EST et le club hôte. Autant Al Aïn était d'une application tactique et d'une intelligence collective et individuelle sans bavure, autant l'Espérance était en totale perdition et ne savait plus sur quel pied danser après les deux coups de massue assommants reçus prématurément. Des fautes abécédaires de positionnement du gardien Moez Ben Chrifia et de ses défenseurs, du jeu latéral sans intérêt, des dribbles exagérés et sans fin de Youssef Blaïli et de Anis Badri, de l'inefficacité de Yassine Khénissi (esseulé il faut l'avouer), bref on a fait étalage de toutes les lacunes caractéristiques du football tunisien. L'empreinte du coach croate de Nadi, Al-Aïn Zoran Mamic, était nettement visible dans le rendement de son équipe qui était manifestement supérieure à la nôtre. Pourtant Al-Aïn était amoindri de pas moins de trois titulaires de marque dont notamment son virevoltant arrière droit Mohamed Abderrahmen qui a écopé un carton rouge au premier match et le buteur suédois Marcus Berg incorporé en fin de match malgré une grippe carabinée. Le 4-4-2 intelligemment et efficacement mis en application par les Emiratis, les prouesses du Brésilien Lucas Caio, de l'Egyptien Hussein Shahat et du Japonais Shiotani Tsukasa, ajoutés au niveau très honorable du gardien international des EAU, Khaled Eissa, ont eu raison d'une Espérance qui n'était pas encore prête pour la dimension mondiale. Avouons-le. Si, demain, Nadi Al-Aïn arrivait à faire montre du même visage contre les Argentins de River Plate pour le compte des demi-finales, personne n'aura plus le droit de dire que le football aux EAU n'impressionne que par ses somptueuses infrastructures ou l'argent colossal qui le gère. Quant à l'Espérance, elle sortira par la petite porte de cette joute car ce n'est pas la cinquième place qu'elle aura à disputer demain contre Team Wellington qui va pouvoir consoler ses braves et très nombreux supporters venus des quatre coins du monde la soutenir aux EAU. Le «Waterloo» de l'EST a été une énième déception mettant encore une fois à nu les limites de notre football et ses lacunes qui prouvent que, faute d'avancer, on est en train de reculer. Ceci est peut-être valable pour l'Afrique toute entière où il ne suffit plus d'en être le champion.