Avec une défense poreuse et une attaque manquant de profondeur : l'Espérance de Tunis était méconnaissable. Ils n'ont pas fait le poids face aux Emiratis d'Al Ain. Les « Sang et Or » ont joué avant-hier leur plus mauvais match depuis le début de la saison. Car même quand ils ont concédé la défaite en demi-finale aller de la Ligue des champions devant Primeiro de Agosto, ils ont livré un match correct, notamment sur le plan offensif. En finale aller de la C1 africaine à Alexandrie et malgré l'arbitrage catastrophique de l'Algérien Mehdi Abid Charef, les «Sang et Or» ont fait valoir leurs arguments offensifs et ont su se montrer dangereux. Ils ont été capables également de rattraper leur retard à la finale retour disputée à Radès. Et c'est cet esprit de conquérant qui a caractérisé le jeu de la formation espérantiste depuis sa consécration en Ligue des champions. Une consécration obtenue grâce à la force de caractère d'un jeune entraîneur, Mouine Chaâbani. Un jeune technicien qui a su transmettre sa volonté et sa force de caractère à ses joueurs et l'Espérance de Tunis de remporter la Ligue des champions au moment où les moins sceptiques commençaient à douter de la capacité des «Sang et Or» à remporter la Champions League. Mais où sont passés les champions d'Afrique ? Cet esprit de vainqueur, de conquérant, nous ne l'avons pas trouvé chez les hommes de Mouine Chaâbani, lui-même paru déboussolé au point qu'il n'est pas parvenu à trouver la faille malgré les changements opérés durant la deuxième période de jeu. Des changements qui n'ont pas permis à l'Espérance de Tunis de revenir dans le match, mais d'encaisser un troisième but… le but assassin. Et si les «Sang et Or» étaient incapables de revenir dans le match, c'est à cause du manque de profondeur. L'entrejeu n'a pas fait correctement son travail de relance et l'incorporation de Mohamed Amine Meskini à la place de Ghailane Chaâlali n'a pas résolu le problème. Quant à la perspicacité dans les trente derniers mètres, elle n'était pas d'actualité et pour cause : Youssef Belaïli, de retour de blessure, n'était pas au meilleur de sa forme. Quant à Anice Badri, à lui seul, il ne pouvait faire tout le travail. Sans compter que Yassine Khénissi était l'ombre de lui-même. Quand on sait qu'en défense, Aymen Ben Mohamed revient lui aussi de blessure, on comprend la fébrilité de ce compartiment où Chammam a dû céder sa place à Machani en cours de jeu, sans doute à cause de la fatigue cumulée ces dernières semaines. Bref, il y a tant de facteurs réunis pour expliquer la baisse de régime des «Sang et Or». Une baisse de régime peut s'expliquer, mais pas une petite prestation et une absence de réaction. Les Espérantistes étaient incapables de créer le danger et leurs tentatives étaient loin d'inquiéter le gardien d'Al Ain, Essa. Franchement, nous nous n'attendions pas à une si petite prestation de la part des champions d'Afrique d'autant que le seul mérite d'Al Ain est d'avoir été champion des Emirats, ce qui explique sa présence à la Coupe du monde des clubs en tant que club organisateur. Mouine Chaâbani et ses joueurs ont raté leur entrée en matière au Mondial émirati des clubs. A eux de nous livrer des explications. Car nous, franchement, nous avons beau chercher des explications, comme le cumul de fatigue ou encore le retour de blessure de Ben Mohamed et Belaïli, cela n'explique pas un aussi mauvais rendement. On ne joue pas tous les jours un quart de finale d'une Coupe du monde des clubs. Rien que cela vaut qu'on se dépasse malgré la fatigue et les blessures.