Les professionnels du métier ont tiré la sonnette d'alarme. Avec la hausse des prix des produits alimentaires et spécialement les viandes rouges, le Tunisien s'est dirigé vers les viandes blanches et surtout vers les œufs qui représentent la source de protéine animale la moins coûteuse. Aujourd'hui, le Tunisien de la classe moyenne peine pour se procurer ses besoins nécessaires, à savoir les produits alimentaires de base. Cette classe qui constituait plus que 70% de la population avant la révolution est en train de fondre pour constituer désormais une nouvelle catégorie de pauvres. Avec la hausse des prix des viandes, ces derniers avaient recours aux œufs. Cependant, même cet aliment pas cher connaît une crise et son prix a augmenté d'un coup. D'après le ministère du Commerce, le prix de vente des œufs ne va pas augmenter. En effet, le prix de quatre œufs « hara » a été fixé à 840 millimes. « Le prix des quatre œufs a été déjà fixé à 840 millimes et nous n'allons pas l'augmenter. En fait, les prix ne sont fixés qu'en cas de crise, et nous estimons que cette dernière ne va pas perdurer après le nouvel an… », a relevé M. Debouki de la direction régionale du commerce de Bizerte. Crise saisonnière Par ailleurs, cette crise des œufs en Tunisie est saisonnière, vu l'excès de la demande pendant cette période des fêtes de fin d'année, au cours de laquelle les pâtisseries, les salons de thé et les hôtels s'approvisionnent de cet aliment pour préparer les gâteaux et les délices du réveillon. La filière avicole, en général, connaît une crise et les professionnels du métier ont tiré la sonnette d'alarme. En fait, l'augmentation des prix du fourrage ne fait qu'augmenter le coût de la production des œufs. « Si on ne trouve pas une solution radicale, nous allons tous déposer le bilan… », s'inquiète un professionnel du secteur. Le Tunisien de la classe supérieure peine aujourd'hui pour subvenir à ses besoins de base, que dire alors de la classe moyenne, dite basse ou vacillante, qui se trouve complètement démunie. Des solutions radicales doivent être mises en place par l'Etat afin de sauver et le simple citoyen et le professionnel du métier qui se trouve tiraillé entre la hausse des prix de production et le pouvoir d'achat du citoyen.