Le prix des œufs est monté en flèche en l'espace d'un mois. Vendu, il y a quelques jours seulement, à 840 millimes les 4 pièces, il place la barre trop haut et affiche 1d000 et 1d100 les quatre unités, de quoi donner le tournis au pauvre consommateur. Les raisons de cette frénésie des prix ne semblent pas évidentes aux consommateurs qui s'attendaient, il faut le dire, à une stabilité des prix. Le constat est édifiant. Les magasins sont presque vides et les gérants ne reçoivent que de petites quantités d'œufs. Pressé de nous expliquer cette brusque «pénurie», l'un des épiciers du coin renvoie cette situation aux exigences des grossistes qui veulent vendre les œufs à plus de 900 millimes les quatre unités. A en croire certains aviculteurs, la baisse du thermomètre serait à l'origine de cette envolée subite et soutenue des prix des volailles car de nombreux petits éleveurs ne peuvent résister à la hausse des coûts de l'exploitation durant la période hivernale. Avec la baisse du mercure, les charges augmentent, notamment celles du chauffage, des vaccins et des aliments de volaille, ce qui a poussé les petits éleveurs à baisser rideau. La hausse vertigineuse des prix des aliments de volaille, à savoir le maïs et le soja, sur le marché international durant l'été a été le coup de grâce pour les petits éleveurs. Pour les professionnels de l'aviculture, la filière est en pleine crise. Les aviculteurs n'en finissent pas de tirer la sonnette d'alarme dans l'espoir d'attirer l'intention des pouvoirs publics sur l'urgence de la situation. Intervenant à Radio Med, le président de la fédération nationale des aviculteurs et du groupement interprofessionnel des produits avicoles, Chekib Triki a, pour sa part, nié l'existence d'un accord avec les ministères du Commerce et de l'Agriculture pour l'augmentation des prix des œufs, précisant que l'ancien tarif n'a pas changé. Les quatre œufs se vendent actuellement à 840 millimes. Chekib Triki, a ajouté que "le coût de production de l'œuf est de l'ordre de 204 millimes. L'agriculteur est confronté à plusieurs problèmes, dont la hausse du coût de la production en raison de l'augmentation des prix des fourrages, des aliments et des vaccins. Il ne peut pas assumer de ce fait les charges de production". L'Organisation de Défense du Consommateur (ODC), de son côté, a fermement dénoncé les éventuelles hausses des prix, rappelant que les œufs constituent des aliments de base pour les citoyens les plus démunis.