Le ministère n'a pas tardé à réagir pour contrecarrer la contrebande qui sévit dans la filière avicole et qui est responsable de la hausse du prix des œufs Le ministère du Commerce a mis le holà pour éviter que le prix des œufs ne grimpe en flèche en raison du comportement spéculatif des contrebandiers qui sévissent dans la filière avicole. Le ministère vient de fixer lundi dernier le prix maximal de vente des œufs à la consommation : «L'agriculteur vend les quatre œufs au grossiste à 780 millimes. Le grossiste les vend au détaillant à 806 millimes. Enfin, le détaillant les vend au consommateur à 840 millimes». Malgré tout, les syndicats agricoles comme l'Utap rejettent en bloc cette décision énergique du gouvernement. C'est tout dire du malaise qui caractérise les agriculteurs et les producteurs en proie à de nombreuses difficultés. Après le lait, la pomme de terre, voilà que les œufs s'invitent à la table des produits frappés par la spéculation ou la contrebande. Pas plus tard que lundi dernier, à Gafsa, 75.000 œufs destinés à la vente illicite ont été saisis par les brigades de contrôle économique. Jusqu'à dimanche dernier, quatre œufs s'écoulaient à 900 ou 950 millimes. Une triste réalité depuis quelques jours chez l'épicier du coin. Certains n'ont pas hésité à augmenter d'un coup le prix de l'unité de deux cents millimes ce qui a mis à mal le budget des foyers tunisiens dont les ressources financières sont limitées et qui s'alimentent majoritairement d'œufs au détriment des viandes et poissons inabordables. En riposte, le ministère du Commerce a imposé désormais une tarification fixe pour la vente des œufs, annonçant, par ailleurs, que toute violation de cette disposition soumise au contrôle économique sera pénalisée selon la loi n°36-2015. «Les prix des aliments et des intrants ont enregistré une forte augmentation à cause de la dévaluation du dinar ce qui est de nature à plomber le moral des agriculteurs. Le prix de revient augmente par conséquent. Cependant, avec cette mesure ministérielle, la marge bénéficiaire est garantie pour le producteur, le grossiste et le détaillant», a relevé Mme Basma Trabelsi, directrice du commerce intérieur au ministère du Commerce, qui se veut rassurante sur la présence de stocks régulateurs d'œufs disponibles en quantités suffisantes et qui répondent à la demande du marché. «Le contrôle économique sera là pour sanctionner les fraudeurs. Le citoyen doit consommer de façon responsable. De surcroît, il doit acheter conformément au prix fixé par le ministère du Commerce», conclut la responsable.