Abordant la toile en technique mixte, Héla Lamine, dont on connaît le penchant pour le brassage des médiums, son humour et sa dérision, vient poser son regard sur le corps social, son identité, son passé et ses traces… C'est à l'espace Musk and Amber Gallery que l'artiste et commissaire d'exposition Michela Margherita Sarti a choisi d'installer l'exposition de groupe «L'Etre Carré» jusqu'au 19 janvier 2019. Exposant ses propres œuvres aux côtés de celles des artistes Amor Mtimet, Héla Lamine, Houda Ajili, Najah Zarbout, Nesrine Elamine, Rania Warda, Samir Makhlouf, Michela Margherita Sarti leur a fixé, comme unique consigne de travailler sur des formats carrés. Le carré a ainsi été le support et réceptacle de leurs pérégrinations picturales où dessins, peintures et autres techniques mixtes se côtoient avec éloquence et poésie. L'on retrouve, avec un grand plaisir, l'univers graphique de Héla Lamine dans sa série en noir et blanc «Archives». Abordant la toile en technique mixte, l'artiste, dont on connaît le penchant pour le brassage des médiums, son humour et sa dérision, vient poser son regard sur le corps social, son identité, son passé et ses traces. Dans une de ses toiles, elle semble s'être représentée en avant-plan de son agora graphique, un cœur anatomique trône au centre d'un visage féminin sans traits. Héla Lamine use de fictions pour aborder le réel, le quotidien, le social, confronte le commun et le personnel...Elle donne à voir l'invisible et tente de saisir l'insaisissable. L'on rencontre, également, l'univers onirique du peintre et architecte Samir Makhlouf qui propose des peintures en grands formats carrés bien entendu. Un univers que l'on ne cesse de redécouvrir à chaque fois avec ses «personnages» aériens : des «créatures» (zoomorphes et autres), faunes et flores tout droit sorties d'un songe mais toujours inspirées par des objets et autres sujets de notre quotidien. Des tabelaux-songes inspirés du réel, l'aboutissement des déambulations picturales de l'artiste où il se laisse aller (sans se perdre!) à dessiner sans savoir, nécessairement, où cela va le mener. Un monde de songes est, également, celui de Michela Sarti et ses fameuses figures féminines aux grands yeux qui prennent les allures d'une Eve, s'incarnent en une Frida Kahlo ou en une mystérieuse sirène. Un univers à l'onirisme doux et apaisant. «Je peins les images de mon inconscient qui sont le fruit de mon imagination, mais parfois ce sont les « souvenirs» de l'enfance ou de la cruauté de la vie réelle», note l'artiste pour parler de son œuvre. Rania Warda sort du lot avec ses œuvres qu'elle intitule «Points-carré» pour se jouer du carré que l'on retrouve multiplié à travers des «pixels» qui donnent formes et corps à de belles Rosaces. Une belle exposition à voir jusqu'au 19 janvier 2019.