Drapeau tunisien: La photo qui enflamme la toile et provoque la colère des Tunisiens    Urgent : Rejet de la demande de libération de Mohamed Boughalleb    Kamel Feki reçoit une délégation du Snjt : Le MI veille à garantir la liberté d'expression et la liberté de presse    Le représentant spécial sortant de l'ONU en Libye : Un appui constant de la Tunisie à la médiation onusienne en Libye    ARP : La commission de la sécurité et de la défense se penche sur la révision du Code de justice militaire    Sotumag propose un dividende de 0,52 dinar par action pour l'exercice 2023    L'huile d'olive tunisienne décroche 26 médailles d'or à l'European International Olive Oil Competition à Genève    Tunisie-Canada : Vers la prospection des opportunités d'investissement dans les régions tunisiennes    Journée de l'Europe : Nabil Ammar appelle à une évaluation objective des relations entre la Tunisie et l'UE    L'OIM facilite le retour de 161 migrants vers la Gambie    Météo : Des nuages passagers sur la plupart des régions et températures entre 25 et 28°C    Rencontre avec le réalisateur suisse Richard Dindo au Rio : La métaphore dans l'œuvre du maître du cinéma poétique suisse    La médiathèque du 32Bis ouvre ses portes à Tunis : De quoi faire le bonheur des chercheurs et des professionnels du monde de l'art    Sortie de « 2003 » du pianiste Mehdi Gafsia : Un « EP » bien fait !    18e édition des championnats d'Afrique de Trampoline : La route des Olympiades passe par Tunis    CA : Gagner ou s'enliser davantage !    EGSG : Le match de la vérité    400 entreprises Turques envisagent des opportunités d'investissement en Tunisie    La Tunisie appelle les peuples libres du monde à se tenir unis contre le déplacement forcé des Palestiniens    3 façons simples de cuire des brocolis pour un maximum de saveur et de nutriments    INM: Les quantités de pluies enregistrées en millimètres durant les dernières 24H    Nejib Jelassi : la crise du transport ferroviaire est le fruit de l'absence de volonté politique    Utap : le consommateur et l'agriculteur sont les maillons faibles de la chaîne de production    Chiens errants : La Marsa appelle à la responsabilité citoyenne    Se protéger de la boîte de Pandore numérique !    France : il dérobe l'arme d'un policier et tire dans un commissariat, 2 victimes    Rania Toukabri nominée pour le prix Women's Space    Urgent : Comparution de Sonia Dahmani devant la justice    Monétique: Plus de 7 millions de cartes bancaires en circulation au premier trimestre    Economie tunisienne : divergences entre le FMI et la Banque mondiale    Tunisie – Energie renouvelable: Voltalia remporte un projet de 130 mégawatts près de Gafsa    Pressions croissantes sur les approvisionnements mondiaux de blé : les enjeux et les défis    Mahamat Idriss Déby Itno réélu à la présidence du Tchad avec 61% des voix    Nouvelles restrictions commerciales américaines contre des entreprises chinoises    Programme des huitièmes de finale de la Coupe de Tunisie    La Mechouia et Omek Houria dans le TOP 10 des meilleures salades au Monde    Un séminaire sur la Philosophie et monde arabe : quelles perspectives face aux crises et à la révolution technologique ?    Fermeture temporaire de l'église Saint-Louis à Carthage    Suite au déploiement des chars de l'armée sioniste dans la ville de Rafah : La Tunisie appelle les peuples libres du monde à se tenir debout contre les massacres commis à l'encontre des Palestiniens    La Nasa finance le projet d'un système ferroviaire sur la lune !    2ème édition du manifestation « un monument... et des enfants... » au Palais Abdellia    La répression contre les universités françaises s'intensifie : à quand la fin du scandale ?    Tournoi de Rome : Ons Jabeur connaît son adversaire    Chokri Hamda : nous devrions recevoir la réponse de l'Agence antidopage dans un délai de quinze jours    Sourires, chantages et quelques marchandages    Chaima Issa condamnée à un an de prison    La troupe "Mâlouf Tunisien Paris" en concert le 11 mai à Paris    Jabir Ibn Hayyan: Le «père de la chimie expérimentale»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Et Michela Sarti créa Polifema !
Exposition perso-collective à la galerie Efesto à La Marsa.
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 03 - 2012

«L'expo» se décline comme un conte ludique au gré des pérégrinations d'un sacré personnage qui n'est autre que Polifema, femme «ronde et dodue à l'œil de cyclope», référant à la mythologie grecque. Cyclope des temps modernes, elle exerce un fol attrait sur les Hommes. D'où son parcours tumultueux, loin d'être ordinaire et commun : après avoir été chassée du paradis, elle exerça le plus vieux métier du monde, tourna des films érotiques, puis entreprenant un voyage planétaire, en quête de bonheur, elle joua à la révolutionnaire en Amérique du Sud, cueilli de l'opium à Bukhara, dansa à Bollywood... Un jour elle rencontra l'amour et se débarrassa, enfin, de cette image de femme objet sexuel, qui lui collait à la peau. Elle atterrit sur les planches du célèbre opéra de Paris, puis du mythique Moulin Rouge. Désormais, elle danse dans les cabarets, «à guichets fermés», s'enivrant de bonheur, enthousiasmée et transformée par sa nouvelle vie de meneuse de revue.
La singularité de cette exposition initiée par Michela Margherita Sarti, artiste et galeriste tuniso-italienne, réside surtout dans le fond, soit ce parti pris de la thématique ludique, mais aussi cette dimension perso-collective. Car le public peut découvrir les différentes stations et étapes du voyage de Polifema ainsi que sa vie extraordinaire, loin d'être un long fleuve tranquille, à travers diverses toiles et photos concoctées par d'autres artistes. Ce personnage féminin, dont la forme se veut un clin d'œil et un hommage au grand peintre et sculpteur colombien Fernando Botero, est sorti de l'imaginaire de Michela Sarti, qui s'est déjà distinguée par son univers inhabituel lors d'une précédente exposition, il y a deux ans : «El Fiabe Erotiche de Mimi». Polifema s'incruste dans les œuvres picturales de plus d'une vingtaine de peintres et photographes tunisiens et étrangers qui ont bien voulu jouer le jeu et prêter leur cadre et toile à l'initiatrice et auteure de l'idée qui intervient, ainsi, sur leurs œuvres. La femme cyclope des temps modernes se retrouve, le plus souvent, en avant-plan de la surface des représentations picturales et photographiques, et rarement en arrière-plan. Est-ce parce qu'elle en est le sujet et l'héroïne ? Visiblement oui, mais à y regarder de plus près on comprend qu'il s'agit d'une articulation, d'un personnage charnière qui donne du sens et de la cohésion à cette performance où le ludique le dispute au cocasse.
L'aventurière s'incruste dans les peintures pour suggérer les principaux épisodes du feuilleton de sa drôle de vie : on peut imaginer que telle Eve, en compagnie d'Adam, elle a été chassée du «Jardin d'Eden», toile représentée par Zoubeïda Chamari Daghfous dans un style mixte associant deux techniques, l'acrylique et le collage, sur le fond et à la surface de la toile s'entrecroisent et s'entrelacent des formes humaines et végétales: métamorphose des corps en arbres, métamorphose des visages en fleurs et vice-versa pour une parfaite harmonie avec la nature, soit cette quête éternelle du paradis perdu pour les Hommes, mais aussi pour Polifema que l'on retrouve «En terres inconnues», flottant sur un nuage à travers la peinture de Chawki Lahmar ou encore telle Alice «Au pays des merveilles» vivant des rêves d'enfance, étranges, surréalistes et ludiques, comme le reflète la peinture de Alia Kateb qui se particularise par le relief de ses collages. Enfin, notre personnage descend sur terre pour vivre la première station de son parcours planétaire à travers la toile «Invito Davanti», un clin d'œil au courant pictural hyperréaliste. Après la fréquentation assidue des bars à Tunis (photos de Skander Dhaoui), Polifema se retrouve star de cinéma non pas à Hollywood mais à Bollywood, ce qu'on voit dans la représentation de Patricia Natale : «Pupa et Polifema à Bollywood». La balade de la femme charnue et voluptueuse se poursuit de plus belle à travers les cadres de nombreux artistes tels Sabrina Belkhouja, Lamia Guemara, Tobi Ayedadjou, Anne Turki, Othman Taleb, Souhir Ben Yaâla, et les autres.
Michela Sarti a aussi convoqué de grands peintres disparus d'ici et d'ailleurs parce que la performance le veut, mais aussi pour rendre hommage à de grosses pointures du monde de la peinture comme Edouard Manet (Déjeuner sur l'herbe), Edgard Degas (La classe de danse) ou également notre peintre national Feu Ammar Farhat (Le journal).
Cette expo légère, traversée d'humour, a donné lieu à une autre œuvre, un ouvrage, en un unique exemplaire, au titre évocateur mélangeant les images et les mots : «La vie extraordinaire de Polifema».
L'exposition inaugurée le 12 février se poursuit encore. Avis aux amateurs.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.