L'activité culturelle a connu une dynamique réelle au cours des deux dernières décennies, faisant de notre pays un centre de l'action culturelle au niveau national et international. En effet, la Tunisie a enregistré l'organisation de plusieurs manifestations et colloques d'une grande envergure, dont la célébration du centenaire de la naissance de nombreuses personnalités et figures de proue tunisiennes, à l'instar du chantre de ''La volonté de vivre'' et "poète de la vie", Abou El Kacem Chebbi, Cheikh Mohamed El Fadhel Ben Achour, l'artiste Hédi Jouini, l'écrivain Ali Douaji, le poète Mustapha Khraief et le plasticien Aly Ben Salem, outre la commémoration de la mémoire de l'illustre érudit Ibn Khaldoun. La célébration, en 2009, du centenaire de la naissance du théâtre tunisien a coïncidé avec la tenue de la 14e session des Journées théâtrales de Carthage. En 2010, les Journées cinématographiques de Carthage (23-31 octobre 2010) ont coïncidé avec la célébration par la Tunisie de l'Année nationale du cinéma. La vie culturelle a été enrichie par l'organisation d'une consultation nationale sur la lecture et le livre, ordonnée par le Président Zine El Abidine Ben Ali à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la culture en 2008. Cette consultation s'inscrit dans le droit fil de l'Association des hommes de culture et des créateurs à la mise en œuvre de la politique de l'Etat dans les divers domaines. D'un autre côté, l'organisation de la manifestation ''Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009'', sur proposition de l'ISESCO, a été l'occasion de mieux faire connaître le patrimoine culturel de la capitale des Aghlabides, qui était un centre incontournable de la diffusion des valeurs de l'Islam et de la culture du dialogue, de la tolérance et de la solidarité. D'autre part, les festivals d'été ont connu une mutation remarquable au niveau du nombre et du contenu. A ce propos, la 46e édition du festival international de Carthage, marquée par la prédominance de la production tunisienne, a reflété une constante de la politique culturelle de l'Etat, à savoir l'encouragement des potentialités nationales. Toutes les villes tunisiennes vivent au cours des mois de juillet et d'août au rythme des festivals d'été, devenus l'une des composantes essentielles de la scène culturelle nationale. Ces festivals, au nombre de 367, visent à animer les villes et les villages et à diffuser une matière récréative et culturelle variée. L'autorité de tutelle contribue à l'encadrement de ces manifestations. Dans cet esprit, elle a subventionné en 2009 près de 1.006 spectacles tunisiens. Le nombre des représentations étrangères dans les festivals a atteint l'année dernière 109 spectacles dont 44 dans le cadre des divers programmes d'échange culturel. L'activité culturelle dans les régions se tient dans le cadre de la décentralisation, à la faveur de l'extension du réseau des institutions culturelles et de l'encouragement des créateurs. Le programme présidentiel pour la période 2009-2014 a recommandé, pour sa part, de consacrer la moitié de l'augmentation du budget du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine au développement culturel dans les régions et à la mise en place d'un plan permettant de conclure des contrats de partenariat entre les institutions culturelles et les associations, dans le but de dynamiser la vie culturelle aux niveaux régional et local, en veillant à respecter les spécificités de chaque région. Encouragement pour la création de manifestations culturelles Il s'agit également d'encourager les entreprises à faire connaître les circuits culturels et touristiques et les inciter à y créer des manifestations culturelles, outre la création de sites web pour en promouvoir le contenu. En effet, le Président Zine El Abidine Ben Ali a indiqué dans l'introduction du volet de son programme consacré à la culture : ''Nous avons toujours considéré la culture comme un appui au changement et au développement, la voie de l'évolution et du progrès, le moyen d'exprimer la conscience des peuples, de traduire leurs spécificités et de faire connaître leur génie créateur. Nous avons, de ce fait, accordé à ce secteur un intérêt particulier, et en avons fait un secteur stratégique dans nos choix''. La culture est ainsi considérée comme un élément essentiel de l'édification du projet de société initié par le Changement, partant de la conviction que nul progrès ne peut être réalisé sans une culture dont les racines ne sont pas ancrées dans l'histoire, tout en étant ouverte sur les autres cultures et civilisations, d'où l'intérêt porté au dialogue des civilisations et des religions. Dans le souci d'impulser la vie culturelle, le Chef de l'Etat a décidé d'un programme d'action baptisé ''Le quinquennat culturel 2009-2014". Il s'agit de célébrer un art tous les ans. Une année du théâtre, une année de la musique, une année du cinéma, une année du livre et une année des arts plastiques ont ainsi été décidées. Cette initiative illustre la volonté de faire des cinq prochaines années une période faste pour la culture, impliquant aussi bien le secteur public, le secteur privé, les associations et les créateurs de tous bords. La scène culturelle nationale sera renforcée par la réalisation du projet de la Cité de la culture qui sera un centre de rayonnement permettant de promouvoir la culture tunisienne et d'accueillir les productions culturelles mondiales. Renforcer l'image de la Tunisie à l'étranger L'importance accordée à la culture est illustrée aussi par la progression du budget du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine qui a augmenté sept fois de 1987 à 2009 pour atteindre en 2009 environ 1,25 % du budget général de l'Etat et l'on s'attend à ce qu'il atteigne 1,5% à l'orée de 2014, comme prévu dans le programme présidentiel ''Ensemble, relevons les défis''. Cette mesure a été applaudie par les hommes de culture et les créateurs tunisiens, qui ont exprimé à maintes reprises leur soutien au projet civilisationnel du Président Zine El Abidine Ben Ali. De même, les objectifs du XIIe Plan de développement relatifs à ce secteur viennent conforter les choix du programme présidentiel, de manière à consolider les acquis culturels et à impulser la production dans les domaines de la musique, du théâtre, de l'art plastique, du cinéma et du livre, outre l'exploitation du patrimoine culturel au service du tourisme culturel et environnemental. Il s'agit aussi de renforcer l'image de la Tunisie à l'étranger et d'en faire une destination dans les domaines des Lettres et des Arts, en créant un réseau de centres culturels dans les principales capitales du monde sous l'appellation de ''Dar Tounes'' (maison de Tunisie), et la mise en place d'une nouvelle stratégie de valorisation du patrimoine et du développement du tourisme culturel. Afin de réaliser la mutation qualitative souhaitée pour le tourisme culturel, l'accent sera mis sur le produit touristique spécifique à chaque région et l'encouragement de la tenue de festivals se référant au patrimoine local, outre le développement des mécanismes ayant trait aux festivals internationaux. La nouvelle stratégie repose aussi sur d'autres éléments, dont la réalisation d'une carte nationale du tourisme culturel, l'aménagement des zones archéologiques et la préservation des monuments historiques, la mise à niveau des prestations d'accueil, la promotion des circuits touristiques déjà établis, à l'instar du circuit touristique de la médina de Kairouan, ou en cours de réalisation, comme la route des eaux Zaghouan-Carthage, le circuit andalou Tunis-Testour et l'aménagement du circuit de la Médina de Sousse. Au cours de la prochaine période, la production culturelle sera l'une des composantes de la vie économique de manière à ce que les secteurs culturels deviennent productifs au sens économique et capables de contribuer au développement de la richesse nationale et à la création d'emplois. A la lumière de cette approche qui prend en compte le rôle de la culture dans le développement, le Président Ben Ali a recommandé d'élaborer une étude stratégique sur les industries culturelles, étude qui doit être parachevée fin 2011, en vue de mieux faire connaître ces industries, et de valoriser leur rôle dans la réalisation des objectifs du développement intégral et durable. Le bilan culturel du Changement fait ressortir la place de choix qu'occupe la culture dans la politique de l'Etat, basée sur une approche qui fait la part belle à la culture dans le processus du développement global.
