L'ESS est mieux placée en jouant à domicile, le CA aura fort à faire face à Al Ismaïly. A chacun ses calculs. La 1ère journée en Ligue des champions n'a pas souri au CA trahi par la chance, alors que pour l'EST, le point ramené sur le fil contre «Horrya Conakry» vaut beaucoup. Ça peut être même considéré comme un point très satisfaisant au goût d'une victoire vu que les deux autres clubs de son groupe, «Platinium» et «Orlando Pirates», ont fait match nul. Contrairement au CA qui se trouve avec 0 point dans un groupe où il y a déjà deux leaders, l'EST se trouve déjà à égalité de points avec tout le monde. Et cela s'est joué pour les deux clubs tunisiens sur les détails de fin de match. L'EST a frôlé la défaite mais a pu rafler un point, alors que le CA a perdu, sévèrement, un point dans les dernières minutes du match. Toute la différence est là entre les deux représentants tunisiens. Chance (malchance), métier, naïveté, concours de circonstances, l'explication peut être différente selon l'angle sous lequel on analyse ce double fait. L'EST a «provoqué» la chance dans un match où elle n'a pas bien joué, le CA a succombé dans un match où il ne «méritait» pas de perdre. C'est cela la Ligue des champions : une compétition impitoyable et inéquitable qui sourit toujours au plus fort et au plus astucieux, et non au plus volontaire. L'expérience continentale En tant que champion en titre, l'EST n'a pas convaincu son public qui voulait voir son équipe gagner d'entrée et marquer son territoire. L'EST n'a pas développé son jeu offensif que l'on connaît avec une légèreté et une inconsistance qui auraient pu coûter cher à l'équipe de Mouîne Chaâbani. Le point glané ce jour-là vaut une victoire à notre avis. Cela s'est fait sur la dernière action du match sur un effort individuel de Blaïli qui a servi Badri. Ce qu'on peut retenir de ce match, c'est que l'EST a une personnalité en Afrique et qu'elle peut, même dans un jour sans, limiter la casse et éviter le pire. Cela dit, le tenant du titre ne peut pas compter toujours sur le facteur chance et réussite qui peut lui tourner le dos un autre jour. Le match de ce vendredi contre «Platinium» peut (doit) être le vrai départ des équipiers de Blaïli en Ligue des champions. D'autant qu'ils n'ont pas le rythme de la compétition africaine (ils n'ont pas joué les éliminatoires). Deux points à gérer pour Mouîne Chaâbani. D'abord l'assise défensive qui doit s'améliorer nettement. Les coéquipiers de Chammam ont montré les mêmes limites défensives qu'auparavant avec une faiblesse dans l'axe et l'éternelle mésentente entre le gardien et ses défenseurs. Deuxième point, l'EST est appelée à construire mieux et à solidifier son jeu d'attaque. On devra alors s'attendre à une EST «agressive» qui cherchera à acculer son adversaire. Blaïli, Badri, Meziani, les solutions offensives ne manquent pas pour que le tenant du titre, un statut dur à gérer pour n'importe quel vainqueur, puisse marquer et gagner son premier match. L'expérience de l'Afrique sera un grand atout. Soigner le moral Au CA, il est difficile d'apprécier cette première sortie continentale. Une défaite sévère et si douloureuse dans un match où les Clubistes méritaient le point du nul au pire des cas. Malgré les blessures, les problèmes financiers, le changement du lieu de match, Ellili et ses joueurs étaient si proches de gagner. Un but régulier annulé, un penalty raté et un but encaissé d'une manière bête (aucun joueur pour prendre la seconde balle), et le plus important dans cette défaite contre les Algériens de Constantine, c'est le manque de réussite et la malchance qui se sont abattus sur les Clubistes. Le CA ira jouer Al Ismaïly, un club égyptien qui a de fortes traditions, et qui passe par une bonne période en Egypte. Les renforts de qualité dans ce mercato d'hiver ont amélioré le potentiel de l'équipe égyptienne qui aurait pu piéger TPMazembé chez elle (penalty raté en fin de première mi-temps). Les Clubistes ne seront pas gâtés; ils joueront contre une équipe qui cherche, comme eux, ses premiers points en Afrique. Et comme cette «guigne» ne veut pas lâcher le giron clubiste, Darragi s'est blessé. Qu'est-ce qu'on peut demander à Chiheb Ellili, obligé à chaque fois d'inventer quelque chose pour parer à ce fléau de blessures. Un point ramené d'Egypte ne sera pas une mauvaise affaire dans cette compétition trop exigeante pour un CA pris par ses problèmes quotidiens. Une seule chose à éviter ce vendredi : la naïveté dans la gestion des détails du match. Il faudra être un bon «calculateur» et éviter de tomber dans la distraction.