L'illustre professeur Moon Chung-in a énuméré les similitudes entre les deux pays dont le soulèvement démocratique de juin 1987 en Corée qui ressemble en plusieurs points à la Révolution du Jasmin de 2011 L'ambassade de la République de Corée en Tunisie, en coopération avec l'Institut de veille et d'analyse stratégique et de prospective Ivasp Futur Is, a organisé hier un séminaire à la banlieue nord de Tunis portant sur le « Partage d'expériences et de points de vue sur la sécurité et la coopération régionales entre la Tunisie et la Corée du Sud ». Son Excellence le professeur Moon Chung-in, conseiller spécial auprès du président de la République de Corée pour l'unification et la sécurité nationale, était l'invité de marque de la rencontre. Pour sa part, Mehdi Taje, senior expert en géopolitique et prospective et président de l'Institut Ivasp Futur Is, partenaire du séminaire, a consacré son intervention à analyser les multiples dynamiques géopolitiques en passe de restructurer le Grand Maghreb. Dans une salle comble et en présence de Son Excellence l'ambassadeur de Corée en Tunisie, d'ambassadeurs en exercice, d'anciens ministres et diplomates, l'illustre professeur a livré ses analyses sur les problématiques coréennes, mais également sur les perspectives régionales de coopération entre la Tunisie et la Corée du Sud. Le premier panel porte sur «La situation géopolitique autour de la dénucléarisation dans la péninsule coréenne et les perspectives de coopération ». Le modérateur n'est autre que Son Excellence Salah Hannachi, ancien ambassadeur au Japon, ancien directeur et fondateur de l'Ites (Institut tunisien des études stratégiques), membre de l'Ivasp Futur Is et président d'Atlas. Le deuxième panel, qui s'intitule « Les dynamiques géopolitiques au Maghreb », a été animé par Mustapha Khammari, ancien ambassadeur de la République Tunisienne en Corée du Sud. Des similitudes entres les deux pays Les intervenants ont à tour de rôle salué les relations privilégiées qui lient la Tunisie à la Corée du Sud. Et l'illustre professeur Moon Chung-in d'énumérer les similitudes entre les deux pays dont « le soulèvement démocratique de juin 1987 en Corée qui ressemble en plusieurs points à la Révolution du Jasmin de 2011. » Unis également dans le malheur, semble-t-il, la Corée a traversé une grave crise économique en 1997 et a été placée sous l'égide du FMI, rappelle le conférencier. «Nous espérons que la Tunisie surmontera sa crise actuelle», a-t-il ajouté avec délicatesse. Il a précisé en outre que son pays n'est pas riche en minerais, « n'a ni or ni pétrole. » Sa principale richesse réside dans le potentiel humain, tout comme la Tunisie, a-t-il ajouté. La visite historique, plusieurs fois citée au cours de la rencontre, du Premier ministre sud-coréen, Lee Nak-Yon, en décembre dernier, la première d'un Premier ministre dans l'histoire des relations entre les deux pays, a été interprétée comme un signal fort pour l'ouverture de nouveaux horizons de coopération. Avec une diplomatie interactive, les relations bilatérales, notamment focalisées sur le commerce et la sécurité, sont appelées à se fructifier. La Tunisie, porte de l'Afrique, représente pour la Corée un allié de taille pour la mise en place de relations multilatérales avec les pays africains. La Tunisie, de son côté, tout en préservant ses relations stratégiques avec l'Europe et les Etats-Unis, devra se positionner dans une nouvelle équation géopolitique en mesure de la distinguer des pays du voisinage et de diversifier ses partenaires. La priorité étant donnée à la défense de l'intérêt national, lit-on entre autres dans l'argumentaire. C'est dans ce cadre de diversification progressive de ses alliés et l'ouverture de nouvelles perspectives que la Tunisie aura tout à gagner. La coopération devrait s'élargir à l'échelle mondiale. Une vision, faut-il le préciser, qui a été proposée, étudiée, planifiée depuis des décennies, mais dont l'aboutissement reste de nos jours très mitigé pour des raisons aussi diverses que complexes. Insuffler un nouvel élan aux relations entre la Tunisie et la République de Corée s'inscrit donc dans cette dynamique de diversification des échanges. Quels seraient les vecteurs d'un partenariat stratégique entre les deux pays? Quel serait le positionnement optimal pour la Tunisie ? Dans les faits, c'est l'avenir qui nous le dira.