Les pharmaciens ayant rompu unilatéralement leur convention avec la Cnam refusent de fournir les médicaments aux affiliés atteints de maladies chroniques. Excès de zèle ou défaillance administrative, la Caisse nationale d'assurance maladie vient de faire preuve, à la fois d'incompréhension et d'intransigeance à l'égard de ses affiliés ayant souscrit au régime de médecin de famille, au grand dam des sujets atteints de maladies chroniques ou autres qui se voient dans l'impossibilité d'acquérir leurs médicaments au régime tiers payant et tout particulièrement dans les régimes de prise en charge intégrale (Apci), notamment pour les malades atteints d'hypertension artérielle ou de diabète. Les pharmaciens, ayant rompu unilatéralement leur convention avec la Cnam, refusent, en effet, de fournir les médicaments aux affiliés des régime tiers payant et médecin de famille et exigent un paiement cash, rubis sur ongle, ce que les patients jugent coercitif, à bien des égards, en particulier pour les bourses limitées. Les personnes atteintes de maladie chronique se voient humiliées et contraintes de passer inévitablement par les fourches caudines de ces officines pour acquérir leurs médicaments en attendant des jours meilleurs. Mais là où le bât blesse, c'est qu'en se rendant à la Cnam pour des explications sur cette question, à tordre le coup aux uns et aux autres, on vous répond au nez, «nous n'avons pas de solutions dans l'immédiat». Et d'ajouter : «Il faut attendre le renouvellement de la convention avec les pharmaciens». Or, le principe du remboursement, qui s'applique simplement aux affiliés qui ont souscrit au régime de remboursement des soins, ne semble point s'appliquer aux autres régimes en cas de rupture de la convention paraphée avec les pharmaciens. Ce qui semble être une absurdité. La suspension de la convention par les pharmaciens ne devrait pas servir d'alibi pour mettre à genou les patients et leur faire accepter le fait accompli. Pour cela, la Cnam devrait revoir sa copie et son mode de fonctionnement en adaptant les régimes de remboursement aux exigences des mutations que connaît le secteur de la santé.