Créé en mai 2017, ce nouveau groupement industriel tunisien vise à améliorer le positionnement de l'industrie électronique dans la chaîne de valeur mondiale. En 2018, Elentica a réalisé un chiffre d'affaires aux alentours d'un million d'euros. Il table sur un accroissement de 50% du volume d'investissement par rapport à 2018 pour atteindre 45 millions d'euros en 2019 Le cluster des industries électroniques Elentica a tenu récemment sa première conférence de presse à Tunis. Créé en mai 2017, ce nouveau groupement industriel tunisien a pour principal objectif l'amélioration du positionnement de l'industrie électronique dans la chaîne de valeur mondiale, et ce, en développant sa compétitivité et en misant sur l'innovation. Au début de la conférence, le président d'Elentica, M. Walid Ben Amor, a donné un aperçu général d'un secteur qui continue de pousser ses feux à l'international, en dépit de la crise qui mine l'économie nationale. Comptant actuellement quelques centaines d'entreprises, le secteur de l'industrie électronique est devenu une locomotive de l'export tunisien, toutefois il faudrait pallier sa relative faible valeur ajoutée. De son côté, M. Khaled Mehiri, membre fondateur du groupement, a présenté brièvement le cluster, sa structure ainsi que les principales difficultés auxquelles sont confrontés les industriels de l'électronique. Composé de 5 commissions à savoir les commissions de recherche-développement et innovation, marketing et communication, douane et logistique, finance et réglementation et ressources humaines et formation, Elentica emploie plus de 11 mille personnes dont 66% de femmes et 19% de cadres. En 2018, le groupement a réalisé un chiffre d'affaires aux alentours d'un million d'euros. Il table sur l'accroissement du volume d'investissement qui devrait passer de 30 millions d'euros enregistrés en 2018 à 45 millions d'euros en 2019. La LF 2019 au secours de la sous-traitance tunisienne Le président de la Commission finance et réglementation, M. Sofien Grati, s'est félicité de l'intégration des articles 31 et 36 dans la loi de finances 2019, qui redéfinissent les activités de vente effectuées par les sociétés de commerce international traitant exclusivement avec les entreprises totalement exportatrices en tant qu'export indirect. En effet, M. Grati a expliqué qu'avec l'adoption du code d'investissement en 2017, ces sociétés intermédiaires, notamment tunisiennes, ont été exclues du registre des exportateurs indirects, provoquant de ce fait une rupture de la chaîne d'export. « Finalement, les efforts déployés ont porté leurs fruits. Les autorités ont fini par comprendre les raisons de nos revendications», souligne M. Grati. Par ailleurs, il a expliqué que les dispositions de la LF 2019 ont facilité l'accès au statut d'exportateur, via la suppression de certaines conditions relatives au produit fini. Statut d'opérateur économique agréé : une procédure douanière «révolutionnaire» Le président de la Commission douane et logistique d'Elentica, M. Didier Breyton, a mis en exergue l'importance de la grande réforme que la Douane a engagée dans le cadre du plan de réforme 2016-2020 ainsi que son impact sur l'amélioration de la compétitivité du secteur. En effet, M. Breyton a affirmé qu'en dépit de la persistance des lourdeurs administratives et de l'énorme blocage maritime au niveau du port de Radès, l'administration douanière est continuellement à l'affût des besoins des industriels. Il a salué la mise en œuvre du statut d'opérateur économique agréé qui permettra aux industriels d'ici 2020 de s'affranchir du statut offshore et de faciliter le travail entre eux. «L'Etat est en train d'apporter des solutions pour aider les industriels, notamment les exportateurs. Je souhaite que la BCT s'inspire des solutions apportées par la douane pour trouver des solutions aux problèmes qu'affrontent les sociétés résidentes», souligne M. Breyton. Par ailleurs, les membres d'Elentica ont affirmé que le groupement s'attelle à améliorer les formations académiques et professionnelles des employés du secteur. À cet effet, ils ont fait savoir que des accords-cadres ont été signés avec le ministère de l'Enseignement supérieur et le département de la Formation professionnelle. L'objectif étant d'adapter la formation académique aux compétences requises par les entreprises du secteur électronique et promouvoir l'innovation clé de voûte de l'amélioration de la valeur ajoutée. Un programme de master a été élaboré conjointement par les entreprises et l'Institut supérieur des cechnologies de l'information et des communications (Istic), de façon à seoir aux besoins des industriels du secteur. Les étudiants qui suivent cette formation seront automatiquement recrutés par les entreprises d'Elentica.