TBILISSI (Reuters) — Un point de passage dans un défilé montagneux entre la Russie et la Géorgie, fermé depuis juillet 2006, rouvrira la semaine prochaine, a annoncé hier la Géorgie. Il s'agirait d'un rare signe de coopération entre ces deux pays, notamment depuis la guerre éclair d'août 2008. Le point de passage de Verkhny Lars, dans les montagnes du Caucase, est le seul accès terrestre de fait entre la Russie et la Géorgie, les autres étant situés dans les provinces sécessionnistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, dont Moscou reconnaît l'indépendance mais pas Tbilissi. «Selon l'accord que nous avons conclu, (...) les déplacements à travers le poste de Kazbegi (Géorgie) - Verkhny Lars (Russie) reprendront à partir du 1er mars 2010», a fait savoir le ministère géorgien des Affaires étrangères. La Russie n'a pas confirmé cette annonce dans l'immédiat. Le communiqué géorgien souligne qu'aucun visa ne sera délivré au poste-frontière. Les citoyens russes se rendant en Géorgie ne peuvent en obtenir qu'à leur arrivée à l'aéroport. Quant aux Géorgiens effectuant le trajet inverse, ils doivent en déposer la demande auprès de la section d'intérêts russe de l'ambassade suisse à Tbilissi. Selon les analystes, la réouverture de ce poste-frontière répond davantage à des objectifs économiques que diplomatiques, car elle sera surtout utile aux acteurs économiques d'Arménie, pays enclavé au sud de la Géorgie et partenaire économique de la Russie. Le point de passage avait été fermé en 2006 lorsque les relations entre Moscou et le gouvernement du Président géorgien Mikheïl Saakachvili s'étaient fortement détériorées. Saakachvili s'est déclaré convaincu hier, lors de son allocution annuelle au Parlement, que les deux pays entretiendraient à terme des relations normales. «Je ne doute pas qu'un jour nous aurons des liaisons aériennes ouvertes avec Moscou, des relations de coopération normales», a-t-il dit. «Certes, ce ne sera pas un vol à 37 roubles, mais croyez-moi, il vaut mieux payer le prix du marché pour se rendre en avion à Moscou et y aller en tant qu'Européens libres, plutôt que de payer un billet pas cher et d'avoir le statut de vassal de province», a-t-il ajouté.