C'est un footballeur doué et généreux. Taoufik M'hadhebi est un joueur infatigable et efficace. Il possède un registre technique qui l'habilite à occuper plusieurs postes. Parti de l'ASMégrine sports comme Ahmed Rached, Abdelli au CA et Mondher Ben Jaballah au ST, il s'est affirmé au club du Bardo, avant d'atterrir au SCBen Arous avec l'espoir de conquérir d'autres challenges. «J'ai vécu une enfance paisible dans la cité Saint-Jacques avec le football comme principale occupation. Mon frère Faouzi, ex-gardien de but, m'a encouragé à signer ma première licence en 1977 à l'AMS. J'ai débuté comme arrière gauche puis ensuite au milieu de terrain. Mais c'est l'entraîneur Zouhaier Karoui qui me fixa sur le flanc droit de la défense. Mon premier match seniors fut AMS-COT à l'âge de 18 ans. On avait fait match nul (2-2), mais j'ai eu la chance de bien jouer et Mrad Mahjoub était le sélectionneur national de l'équipe de Tunisie juniors. Notre parcours a été attrayant et nous avons bien joué mais les résultats n'ont pas suivi. Dommage pour nous», a expliqué le talentueux joueur du ST. Après ses bonnes prestations avec l'équipe de Tunisie juniors au Mondial, les convoitises du Stade Tunisien ne cessent de flotter sur Taoufik M'hadhebi. Ce dernier a voulu faire comme Lassaâd Abdelli et Mondher Ben Jaballah, il se décida à emprunter la même voie. «J'ai rencontré le fameux entraîneur Nagy lorsque j'ai signé avec le ST. Il a enrichi ma culture footballistique. La saison 1986-87 fut placée sous le signe de mon décollage personnel. J'ai retrouvé mes coéquipiers de la sélection juniors Limam et Herguel. Le 5 octobre 1986, j'ai disputé mon premier match officiel avec le ST face à l'EST de Tarek, Maâloul et Ben Yahia. Nous avons réalisé un bon résultat de 2-2 et j'ai commencé à rêver du titre national. Mais après, le ST est devenu irrégulier dans ses performances», a encore souligné Taoufik M'hadhebi qui pensait avoir plus de performances positives avec le ST, mais en vain. L'objectif du joueur stadiste était alors l'équipe de Tunisie sous la conduite de Jean Vincent. Ce dernier est convaincu par sa technique et son abattage et M'hadhebi a été aligné pour la première fois en compétition officielle le 16 mai 1987 à Freetown face à la Sierra-Léone pour le compte des Jeux olympiques de 1988. «Après ce match, je suis devenu un titulaire indiscutable en tant qu'arrière droit qu'en milieu de terrain. Mrad Mahjoub m'a surnommé Tigana «Certes, il y a eu des déceptions telles que les trois défaites aux Jeux africains de Naïrobi en 1987. Heureusement, pour moi et pour mes coéquipiers, Taoufik Ben Othmane a pris le relais pour disputer deux matches pleins face à l'Egypte. Quelle émotion d'avoir assuré sa qualification aux Jeux olympiques de Séoul. Je saisis cette occasion pour remercier deux grands entraîneurs qui ont marqué ma carrière footballistique, il s'agit de Pierchniczek et Mrad Mahjoub. Ce dernier fut celui qui m'a surnommé «Tigana». Il faut bien l'avouer, ces deux coachs étaient des techniciens hors pair et dévoués dans leur travail», a encore affirmé Taoufik M'hadhebi. L'ex-arrière droit stadiste espère vivre sa réussite en Equipe de Tunisie avec son club qui s'est classé en 4e position. Mais aux Jeux olympiques de Séoul, M'hadhebi n'a disputé que le 3e match face à la Chine qui s'est soldé par un pauvre score de (0-0). «En effet, ce fut pour moi une frustration et un goût d'inachevé de rater ces Jeux olympiques de Séoul. J'ai espéré en 1988-89 un tournant avec le ST, mais en vain. Certes, nous avons battu l'EST, mais c'était trop peu pour gagner le titre. Il a fallu cette victoire de la Coupe arabe à Jeddah pour effacer nos déceptions. De ce fait, j'ai été rappelé avec mon coéquipier Hergal en équipe de Tunisie en stage à Paris avant la demi-finale et dix jours avant le match de Yaounde. Ce titre arabe nous a motivés pour jouer les premiers rôles mais encore une fois le ST rate le titre national face au CA. En finale, nous avons perdu face à l'ASM. Ma seule satisfaction c'était face à l'Angleterre où j'ai surveillé de près l'attaquant Barnes», a encore dit Taoufik Mhadhebi. Ce dernier a aussi parlé de son frère Imed, ex-attaquant de l'ESS. «Imed était frêle mais doué. Il ne cessait de jouer dans le quartier; un jour il est rentré tard. Nous étions inquiets et avec son calme, il nous a dit qu'il venait de signer avec le club de Ben Arous. Je l'ai encouragé en dépit de l'inquiétude de ma mère à son égard. Mais après un match cadets entre l'équipe de Ben Arous et ceux de l'ESS, les dirigeants étoilés son venus pour le recruter définitivement. Ce fut ainsi qu'il est devenu un très bon footballeur… J'ai arrêté le football, lorsqu'après notre match face au SRS à El Menzah, j'ai trouvé un jeune coéquipier nu au vestiaire, prenant sa douche. J'ai juré de ne plus jouer au football et j'ai quitté le Stade Tunisien pour le SCBen Arous», a conclu l'ex-milieu de terrain stadiste. Aujourd'hui, Taoufik M'hadhebi entend connaître avec le ST la réussite en tant que responsable de la section de football du club bardolais. Il espère aussi communiquer son savoir-faire aux jeunes.