Alors que le ministre de l'Industrie et des PME, Slim Feriani, affirme que son département mise sur la carte des énergies renouvelables le président de l'Utica, Samir Majoul, appelle à revoir la politique de monopole qui régit le secteur de l'énergie Depuis des années, le sujet du déficit énergétique défraye la chronique. Il continue à alimenter les débats médiatiques, les conférences scientifiques et les séminaires des affaires, d'autant plus que les coûts énergétiques deviennent de plus en plus exorbitants. C'est ainsi que de nouvelles notions et de nouveaux termes, à l'instar de l'efficacité énergétique ou encore la transition énergétique, ont émergé et ont été vulgarisés dans le but de sensibiliser le grand public l'ampleur du problème de l'énergie en Tunisie. Hier, c'est au tour des patrons de débattre des répercussions du déficit énergétique sur la compétitivité du site Tunisie. À cet effet, des industriels opérant dans divers secteurs, se sont réunis hier au siège de l'Utica à Tunis, pour débattre du coût de l'énergie et son impact sur l'entreprise, et ce, en présence de M. Slim Feriani, ministre de l'Industrie et des PME, M. Samir Majoul, président de l'Utica, M. Hichem Elloumi, vice-président du syndicat patronal, et M. Moncef Harrabi, président-directeur général de la Steg. Levée des subventions à l'énergie par étapes Pour M. Feriani, tout l'enjeu réside dans l'augmentation de la production énergétique nationale, qui a drastiquement chuté depuis 2011, notamment à cause de la baisse de l'investissement dans le fossile et le sous-sol tunisien. À cet égard, il a affirmé, dans une déclaration aux médias, que le gouvernement table sur l'accroissement de la production alternative, en l'occurrence les énergies renouvelables, afin de pallier dans l'immédiat cet énorme manque d'énergie. Rappelant que l'objectif du gouvernement est d'atteindre une production de 3.500 mégawatts d'énergies renouvelables à l'horizon 2030, le ministre de l'industrie et des PME a souligné le rôle crucial du secteur privé dans cette transition, grâce notamment au partenariat public-privé dans les grands projets d'investissement dans les énergies renouvelables. Il a également rappelé qu'un fonds de transition énergétique de 40 millions de dinars a été mis à la disposition des industriels pour subventionner les installations solaires, tout en soulignant l'impératif d'aller vers plus de rationalisation de la consommation énergétique. Interpellé sur la majoration des factures d'électricité — qui a d'ailleurs provoqué un tollé de la part des patrons et des industriels —, M. Feriani a expliqué que la levée des subventions dans le secteur de l'électricité ne se fera que graduellement de manière à préserver la performance de l'entreprise. Il a également expliqué que l'envolée brusque et exponentielle des cours du pétrole est à l'origine de la majoration des prix de l'électricité.