Objectifs : atteindre les 70 mille t d'huile d'olive conditionnée à l'horizon 2024-2025 et hisser le nombre des sociétés exportatrices de plus de 100 t par an à 50 entreprises. Lors du deuxième panel du workshop sur « la promotion internationale des labels tunisiens d'huile d'olive : perspectives et stratégie », les intervenants se sont penchés sur les ébauches d'une éventuelle stratégie nationale pour le développement de l'exportation de l'huile d'olive conditionnée, et ce, afin de garantir plus de valorisation de ce produit et consolider la notoriété de la Tunisie en tant que principal fournisseur, jusque-là, de trois marchés, à savoir le Canada, la France et l'Arabie saoudite. Selon M. Chiheb Slama, président de la Chambre syndicale nationale des exportateurs d'huile d'olive « Azzayeta », les axes de l'éventuelle stratégie devraient être suggérés par les professionnels. Mais en tant que président de ladite Chambre, il s'est contenté d'avancer certaines suggestions qui seraient, à son sens, des points de départ vers de nouveaux horizons pour un produit de luxe qui peine à décrocher sa place dans maints marchés fidélisés par l'huile d'olive en vrac. « Nous avons beaucoup d'acquis que nous devons améliorer. Pour ce, nous devons fixer des objectifs aussi bien qualitatifs que quantitatifs, impliquant aussi bien le secteur privé, notamment les exportateurs, que celui public, représenté notamment par les structures nationales d'appui », a-t-il indiqué. En effet, la concurrence exige le passage à un palier supérieur, notamment en matière de promotion et de communication. « Nous avons entamé la démarche afin de quantifier une stratégie sur la promotion de l'huile d'olive surtout celle conditionnée. Nous avons même signé un pacte avec le gouvernement dans ce sens, comme c'en était, récemment le cas, pour le secteur du textile. Notre objectif, a-t-il poursuivi, étant d'atteindre les 70 mille tonnes d'huile d'olive conditionnée à l'horizon 2024-2025. Nous ambitionnons aussi de hisser le nombre des sociétés exportatrices de plus de 100 t par an à 50 entreprises ». M. Slama a rappelé, par ailleurs, les recommandations d'une étude portant sur le plan d'action quinquennal 2016-2020. Des recommandations qui suivent la même lignée d'idées, signifiées par les panélistes, à savoir la diversification des marchés et le renforcement de la notoriété de l'huile d'olive conditionnée dans les marchés conventionnels. Une prime directe à la bouteille Toutefois, pour y parvenir, plusieurs mesures s'imposent. L'orateur a insisté sur la nécessité d'apporter une aide directe, spécialement conçue à cette filière et d'user des ressources du fonds pour améliorer le palier de la promotion. Il a souligné que, pour accéder à un nouveau marché, un coût logistique de taille entrave souvent à cette étape pourtant essentielle. « La pratique d'une prime directe à la bouteille, par exemple, est opérée dans le monde entier en matière de produits conditionnés. D'ailleurs, nous avons commencé, en 2010-2011, à instaurer cette démarche qui avait, en ces temps-là, donné ses fruits. Nous devons reprendre ce projet », a-t-il ajouté. 100 mille dinars pour monter un projet M. Slama a également attiré l'attention sur l'impératif de soutenir les jeunes producteurs et exportateurs surtout en phase de démarrage de leurs projets. Aussi, une prime de 100 mille dinars — soit environ 90% du coût du projet —, sera-t-elle indispensable sur un délai de grâce de trois ans, à condition de se faire accompagner durant ces débuts par un consultant en exportation. Les jeunes producteurs et exportateurs se doivent, par ailleurs, de développer des produits labellisés afin de s'ouvrir grandes les voies d'un bon positionnement sur le marché mondial. L'orateur a appelé aussi au regroupement des exportateurs sous la coupole d'un organisme commun, à même de les faire bénéficier de plus d'avantages. Pour une gestion commune du contingent Enfin, M. Slama a évoqué la question du contingent avec l'UE et la complexité des mécanismes, laquelle complexité contrarie significativement les exportateurs tunisiens. « D'autant plus que nous avons constaté un lobby contre l'huile d'olive tunisienne à Bruxelles… Aussi, le contingent doit être géré différemment, quitte à garantir l'accès total de l'huile d'olive tunisienne au marché européen, dans le cadre, notamment, des négociations sur l'Aleca. Une gestion commune du contingent serait certainement au profit de la promotion de l'huile d'olive conditionnée dans ces marchés », a-t-il conclu.