L'affaire des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi «a pris un nouveau tournant» après l'arrêt de la Cour de cassation émis le 6 mars sur la réouverture des enquêtes, a déclaré Ridha Raddaoui, membre du collectif de défense, samedi à l'agence TAP. «La décision ouvre de grands horizons non seulement pour de nouvelles auditions mais pour énoncer les chefs d'inculpation que le collectif de défense avait demandés depuis 5 ans», a estimé Raddaoui qui s'exprimait en marge d'une conférence de presse organisée à Nabeul pour présenter les derniers développements dans les deux affaires d'assassinat. Il a ajouté que la Cour de cassation «a rendu justice au collectif de défense avec la demande d'ouvrir de nouvelles enquêtes et partant de nouveaux procès, ainsi que de nouvelles auditions, dont celle de Noureddine Guendouz, en particulier la réunion secrète entre Ali Laârayedh (ministre de l'Intérieur à l'époque) et Jamal Mejri». Selon Raddaoui, le retour du dossier à l'instruction pourrait retarder les enquêtes, «une procédure normale étant donné que la recherche de la vérité est une rude bataille». Il a indiqué que le parquet «n'a pas le choix et n'a aucun pouvoir discrétionnaire sur la décision de la Cour de cassation d'ouvrir des enquêtes, et de ce fait il est lié par une décision de cassation à exécuter». Par ailleurs, il a accusé le tribunal de première instance de Tunis et le ministère public d'avoir «cherché par le passé à dissimuler tous les documents pouvant ouvrir la voie vers ceux qui avaient perpétré l'assassinat» après le vol de l'ordinateur d'Ahmed Rouissi et le vol des photos de Amer Belaâzi, des interrogatoires et de la disquette des interrogatoires. (TAP)