Dans une salle archicomble et en présence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la doyenne de la Fsjpst, ainsi que le cadre enseignant et certains anciens diplomates et experts tunisiens à l'ONU, António Guterres a axé son intervention sur le défi de l'accroissement des inégalités dans le monde et les objectifs de développe- ment durable adoptés par l'ONU en 2015 et qui sont rassemblés dans l'agenda 2030, dont la réduction des inégalités, la lutte contre le changement climatique, l'éradication de la pauvreté, l'accès à une éducation de qualité, la justice et la paix qui sont mis à rude épreuve en raison des conflits dans plu- sieurs coins du monde, comme en Syrie et en Libye. Le défi majeur du changement climatique A cet effet, le SG de l'ONU a expliqué que nous sommes en train de perdre la bataille du changement climatique. La situation empire de plus en plus et dépasse les prévisions avec le réchauffement planétaire, la fonte des glaciers, la multiplication des catastrophes naturelles, et ce, au moment où la volonté politique de faire face à ce danger est en perte de vitesse. António Guterres a exprimé sa grande préoccupation à cet égard, d'autant plus qu'on n'est pas en train de prendre les mesures nécessaires pour contenir le réchauffement climatique. Du coup, on ne voit pas venir la sécheresse dans plusieurs régions du monde, un phénomène qui rend toute activité économique impossible. Sur le plan de la santé publique, des études montrent que les vagues de chaleur, associées à la pollution, sont en train de causer l'augmentation du taux de mortalité dans le monde. Le changement climatique constitue le grand défi à relever, ce qui nécessite une réaction de la part de tout le monde, particulièrement les jeunes, qui ont à un rôle essentiel à jouer. C'est la génération actuelle qui subira inéluctablement les conséquences de ce réchauffement climatique si rien n'est fait pour contenir ce phénomène. Le Golan occupé appartient à la Syrie L'objectif de cette rencontre étant les jeunes comme vecteur de changement, les étudiants ne se sont pas contentés de ce discours et des clarifications du SG de l'ONU. Il fallait profiter de cette aubaine et bousculer le protocole. C'est la nature des jeunes. Que faire pour les enfants des réfugiés qui ne disposent pas de nationalité et ne bénéficient donc pas pleinement de leurs de droits ? Quelle réaction de l'ONU suite à la reconnaissance par les Etats- Unis d'Amérique de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan occupé en Syrie ? Quelle réforme pour le Conseil de sécurité ? Qu'est-ce qui est en train d'arriver à l'université publique dans le monde et pourquoi ce manque de visibilité du système des Nations unies et cette défaillance au niveau de la communication qui fait que les jeunes ne soient pas au courant, notamment dans les régions de l'intérieur, des objectifs du développement durable ? Répondant à ces questions, le SG António Guterres a bien clarifié les choses concernant la dernière décision du président américain Donal Trump. Le Golan occupé appartient à la Syrie, pas de doute autour de cette question et si on se mettait à reconnaître pareilles occupations militaires, on aurait beaucoup de problèmes dans le monde», martèle le SG de l'ONU. La réforme du Conseil de sécurité dans l'impasse Il explique sur un autre plan que les institutions publiques doivent être fortes et indépendantes en vue d'exercer un pou- voir de régulation aussi bien au niveau international que national. L'un des aspects essentiels à préserver, c'est la primauté de l'enseignement public comme facteur de promotion de l'égalité sociétale et la consolidation démocratique, a-t-il souligné. L'action des Nations unies est encore très limitée dans certaines régions et il faut être capable d'atteindre tout le monde et non pas les zones urbaines. D'ailleurs suite à une réunion tenue ces derniers jours à Tunis, on a compris que les équipes des NU doivent concentrer leurs efforts sur la Tunisie profonde où il y a un réel besoin en termes de développe- ment, fait-il savoir. Il avoue que la capacité de communication au niveau des instances onusiennes requiert plus d'attention. D'ailleurs, l'un des aspects de la réforme de l'ONU se rapporte à la communication défaillante et au manque de visibilité à l'égard des jeunes. «On a une communication basée sur les anciennes technologies et on est en train de trouver de nouveaux mécanismes afin de mieux établir le contact avec les nouvelles générations et s'adapter avec le monde digital des jeunes». Quant au Conseil de sécurité, António Guterres explique qu'il a été créé après la Seconde Guerre mondiale. A cette époque, il reflétait, plus ou moins, le rapport de force existant mais aujourd'hui le monde a changé. A cet effet, le SG reprend les paroles de Kofi Annan : «Il n'y aura pas de réforme complète des Nations unis sans la réforme du Conseil de sécurité». Et de conclure que les divisions au sein des grandes puissances font que le Conseil en question soit aujourd'hui paralysé face aux crises, comme celles de Corée du Nord ou la Syrie.