Dix-huit ans après, l'Espérance succède à elle-même en Supercoupe de Tunisie. Ce fut à Doha aux dépens du CAB. Cette nouvelle consécration donne la preuve d'un édifiant regain de confiance chez les «Sang et Or avant leur empoignade avec FC Constantine ce samedi. C'est sur le CAB que l'Espérance a déversé sa colère après sa déconvenue presque inattendue face au Raja Casablanca quelques jours auparavant au Qatar. En effet, après avoir perdu son premier titre de la saison 2018-2019 devant le Raja dans le cadre de la Supercoupe d'Afrique valable pour l'édition 2018, l'EST a réagi de la plus belle des manières devant le CAB pour le compte de la Supercoupe de Tunisie. Au-delà de la victoire réalisée grâce aux deux buts qui furent l'œuvre de Anice Badri (14') et Yassine Khénissi (17'), ce fut la manière et le tempérament de gagneur rapidement recouvrés par les joueurs de l'Espérance. C'est qu'on craignait que ces derniers soient sérieusement affligés par leur âpre désillusion essuyée devant le Raja. Surtout qu'on est à quelques jours seulement de l'important rendez-vous des quarts de finale de la Ligue des champions qui aura lieu samedi prochain en Algérie face au FC Constantine (match aller). Blaïli, le décideur Dans ce deuxième match de Doha, joué cette fois dans le superbe stade de Duhail, l'Espérance n'a pas beaucoup peiné devant les Bizertins qui s'étaient laissés dominer durant presque tout le match. Ces derniers n'ont pas su profiter de leur «ascendant psychologique» d'avant-match. Au contraire, ils n'ont vu que du feu face à des «Sang et Or» qui se sont vite ressaisis, comme à leur accoutumée. C'était pour démontrer que, face au Raja, ce n'était qu'un accident de parcours survenu dans un jour sans comme ça arrive à tout le monde. Dans ce match, on ne va pas parler de l'aspect tactique ou du jeu et des joueurs. Même si on ne peut pas passer sans mettre en exergue l'apport devenu «vital» de l'Algérien Youssef Blaïli. Ce grand joueur qui a évolué sous le regard de l'entraîneur national de l'Algérie Jamel Belmadi qui était dans les gradins, a encore une fois, prouvé à tout le monde qu'il était l'homme à tout faire et le décideur qui force l'issue finale des matches de son équipe. En témoigne d'ailleurs, l'apport efficace et évident de ce grand attaquant qui a tangiblement orienté le cours du match pour être à l'origine de la victoire de l'Espérance. Blaïli a servi à Badri et à Khénissi les deux passes lumineuses ayant amené les deux buts «sang et or». Et,de surcroît, il a été à l'origine du carton rouge écopé par le défenseur Wissam Bousnina dès la 48'. Ce dernier a été, par deux fois, poussé à commettre l'irréparable sur le déroutant Youssef Blaïli devant les yeux de l'impeccable arbitre de la rencontre, Youssef Sraïri. L'EST, 18 ans après Blaïli, qui a été incorporé «inexplicablement» à la mi-temps contre le Raja,avait, rappelons-le, marqué le seul but de l'EST. Le sort du duel EST-Raja aurait été différent si Blaïli avait joué un match entier. Ceci pour en déduire que l'EST sans Blaïli ressemble au FC Barcelone sans sa pépite Lionel Messi. Il faut, désormais, se rendre à cette évidence! Mais l'essentiel, après ce succès de l'équipe de Bab Souika c'est qu'elle vient de remporter son premier sacre de la saison en cours. Elle succède à elle-même, puisque sa quatrième consécration en Supercoupe en Tunisie est enregistrée après celle de 2001 avant une interruption qui aura duré exactement dix-huit ans. Beaucoup plus qu'une nouvelle consécration pour le doyen des clubs tunisiens, c'est surtout le fait d'aborder le FC Constantine avec un moral retapé qui est important.