Il est formellement interdit à l'Espérance d'essuyer un second revers aujourd'hui face au CAB. Les grands plient mais ne cassent pas! Et c'est ce que les joueurs «sang et or» tenteront de prouver à Doha. Ce qui dérange beaucoup les supporters de l'Espérance désormais, ce n'est pas la perte du premier titre de la saison, en l'occurrence la supercoupe de la CAF devant le Raja Casablanca, c'est plutôt l'impact physique des deux matches de Doha face au Raja et au CAB (ce soir). En effet, les signes de fatigue générale qui étaient manifestes sur les joueurs risqueraient de jouer de bien mauvais tours à l'équipe de Bab Souika qui s'apprête à livrer un duel très important dans seulement cinq jours à Constantine dans le cadre des quarts de finale de La ligue des champions. Du coup, le match de supercoupe de Tunisie, valable pour l'édition 2018, pourrait être joué à l'économie ou avec beaucoup de calculs afin de préserver intactes les chances de succès pour le premier round avec les Algériens samedi prochain. Tout cela nous conduit à dire que l'EST se trouve dans de beaux draps sur les deux plans physique et mental pour sa rencontre de tout à l'heure contre le CAB. On a même peur d'entrer dans un cercle vicieux aux conséquences loin d'être positives pour le doyen des clubs tunisiens. Oublier et relever la tête Sur le plan psychologique, la tâche du staff technique et des responsables ne sera pas aisée pour convaincre les joueurs d'oublier leur amère déconvenue ayant fait le grand bonheur des Marocains du Raja. Se ressaisir après une aussi démoralisante désillusion est facile à dire. Mais dans la réalité, ce genre de fiasco laisse un grand bleu à l'âme et risquerait même d'être à l'origine d'une crise de résultats. Laquelle crise a bel et bien commencé avant le départ pour Doha avec le gain sur le fil du rasoir (aux penalties) du match de Coupe de Tunisie face à l'AS Jerba. Le rendement amorphe des Khénissi, Badri, Dhaouadi, Yaâcoubi et tous les autres, devant un Raja nettement supérieur, est difficile à lifter en l'espace de deux jours. De surcroît, le CAB n'est pas facile à manier. Il suffit de rappeler son dernier match de championnat avec l'Espérance (2-2) le 23 janvier dernier pour démontrer à quel point les probabilités des «Noir et Jaune» de rendre la vie difficile au champion d'Afrique sont grandes. Ces facteurs peu réconfortants font que les joueurs de l'Espérance doivent tout donner d'abord pour prouver qu'ils savent se ressaisir et braver les difficultés, ensuite pour ne pas rentrer bredouilles de leur double aventure de Doha. Car leurs fans ne leur pardonneront jamais la dilapidation de deux des cinq consécrations convoitées cette année. Mais malgré vents et marées, l'équipe de Bab Souika reste capable de panser ses plaies et de se réconcilier avec les siens en épinglant à son tableau de chasse le CAB. Elle est consciente qu'il ne faut pas effectuer le déplacement en Algérie sur une deuxième contre-performance. C'est que la compétition africaine la plus prestigieuse compte beaucoup plus que les trophées honorifiques des deux supercoupes. Dans le match d'aujourd'hui, la victoire des «Sang et Or» servira à se refaire un moral d'acier beaucoup plus qu'à un autre trophée sur leur tableau de chasse déjà bien garni.