Pari sur les jeunes, sens de la communication et goût de la perfection : trois caractéristiques - clés d'une école française qui s'impose de plus en plus. Roger Lemerre possède le meilleur palmarès des techniciens français travaillant actuellement en Tunisie. Entraîneur adjoint d'Aimé Jacquet, qui a remporté avec les Bleus la première Coupe du monde de l'histoire du football français en 1998, puis sélectionneur de l'équipe de France champion d'Europe en 2000 et vainqueur de la Coupe des confédération en 2001. La nostalgie de la Coupe d'Afrique des nations en 2004 brandiel'a fait revenir en Tunisie pour prendre en main, cette fois, l'une des quatre grosses cylindrées de notre championnat, l'Etoile Sportive du Sahel. Un choix des plus judicieux qui commence à produire son effet et donner ses premiers résultats et qui confirme ainsi tout l'intérêt que nous avons pour l'école française en vue de développer et de promouvoir l'avantage de notre football. Cette école se distingue par trois qualités majeures qui lui permettent de s'intégrer facilement dans notre paysage sportif et de donner le meilleur d'elle-même. Elle privilégie même le travail de base et la formation avec des techniciens de grande renommée, entièrement dévoués aux principes et aux valeurs. On parlera d'Albert Batteux, patron de l'équipe de France avec Paul Nicolas en Coupe du monde 1958 en Suède et le trio magique Raymond Kopa - Just Fontaine - Roger Piantoni, en passant par George Boulogne dans les années 70, désigné à l'époque comme « L'homme - clé du football français» Etant à l'origine de la «Création du système de détection des jeunes » puis par de grands noms comme Jean Snella, Robert Herbin, Guy Roux, Arsène Wenger, Aimé Jacquet. Ce n'est pas un hasard si plus de quarante ans depuis l'adoption de la politique de formation de base et de priorité aux jeunes, la France est aujourd'hui parmi les plus gros exportateurs de talents dans les championnats européens, espagnol, anglais, italien et allemand en premier lieu. Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, Ousmane Dembélé, Samuel Umtiti, Raphael Varane, Benjamin Pavard, Lucas Hernandez, Paul Pobga avec une moyenne d'âge jeune font les beaux jours aussi bien de leurs clubs respectifs que de ceux des tricolores qui viennent tout juste de s'octroyer haut la main le plus prestigieux trophée mondial en Russie. Ce pari sur la jeunesse a été accompagné par un gros travail au niveau de la communication pour mieux faire passer le message entre entraîneurs et joueurs et assimiler directives et consignes. Le travail a été entamé par Kovacs, l'homme du football total du grand Ajax de Johan Cruyff, quand il a pris le relais de George Boulogne à la tête de l'équipe de France et l'a profondément métamorphosée. Michel Hidalgo,adjoint de Boulogne et de Kovacs avant de devenir à son tour patron, a le mieux qualifié cet apport en faisant la comparaison entre ses deux anciens maîtres. « Stefan (Kovacs) est d'un abord plus facile que celui de Georges (Boulogne) avec un sens de la communication plus développé», a-t-il avoué, précisant «qu'il a beaucoup appris dans son ombre et que ça lui a beaucoup servi dans sa riche carrière avec les Bleus ». La communication est l'une des premières armes de réussite d'un entraîneur, car plus les joueurs sont réceptifs et mieux le message est reçu. Avec un tel atout, Victor Zvunka est en train de faire des miracles à la tête d'un Club Africain des plus moyens, avec un effectif des plus réduits et des plus modestes, et des soucis financiers et administratifs à la pelle. Réussite que Krol ne connaît pas avec le CSS sans doute entre autres pour un problème de communication avec les joueurs. L'amour du travail de base, le sens de la communication très développé sont agrémentés dans l'école française par un goût inné de la perfection. L'entraîneur français est absorbé par le métier, obnubilé par la volonté de bien faire, habité par le plaisir de contempler le résultat de son travail. C'est le genre de mentalité qu'il nous faut.