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L'art de maximiser les forces humaines
L'école française sied-elle mieux au football TunisieN?
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2002

Le complexe de l'étranger est encore persistant et nous comprendrons les raisons pour lesquelles on opte sous la pression pour un entraîneur qui s'impose, d'abord, en sa qualité « d'étranger » (s'il n'est pas entretemps « tunisifié » tels que certains l'ont été), ensuite par ses connaissances qui sont souvent assez respectables pour nombre d'entre eux, et, enfin, par sa personnalité, ce qui lui permet de résister aux intimidations de la rue et aux dirigeants souvent à la recherche d'un fusible providentiel.
Le « retour » de Lemerre à l'Etoile Sportive du Sahel et l'arrivée de Zvunka au Club Africain, avec le succès que l'on connaît, n'ont pas manqué de marquer les esprits. Si le premier a rejoint une équipe qu'il connaît bien, un milieu dans lequel il a déjà exercé avec bonheur, le second a débarqué alors qu'une violente tempête secouait une association sportive presque centenaire, pour y remettre de l'ordre et redonner l'espoir d'une reprise.
Ces deux techniciens français ont, de ce fait, provoqué une reprise de conscience au niveau de bien des observateurs : à un certain moment, il faudrait, en effet, éviter de se laisser influencer par un sentimentalisme mauvais conseiller. A un palier donné, à un moment bien précis, qu'imposent les réalités du terrain, il est impérieux de trancher dans le vif et d'œuvrer pour tirer vers le haut une équipe qui commence à piétiner.
Cela a été le cas de l'Etoile et du Club Africain. D'autres équipes ont également besoin de ce « coup de fouet » qui leur donnera une nouvelle vision des choses, de nouveaux horizons à entrevoir. Nous avons relevé, en effet, à l'issue de ces compétitions africaines et arabes que certaines équipes avaient besoin d'un apport autre que celui que leur offrent des techniciens au bout de leur savoir-faire.
Les Egyptiens, les pays du Golfe, certaines équipes subsahariennes, intéressés par les titres continentaux investissent et n'hésitent pas eux à aller chercher et payer ce qu'il faut pour attirer de très bons techniciens, expérimentés et rompus aux chocs de haut niveau, possédant l'art de maximiser les forces humaines.
Bien entendu, nous demeurons attachés au fait que le technicien tunisien demeure une priorité. Mais, à un certain niveau, lorsque le groupe n'arrive plus à progresser, il faudrait d'autres idées, beaucoup plus d'expérience, de rapidité de réaction dans l'analyse de la situation et d'anticipation et des… « Tours de main » que seuls ceux qui ont roulé leur bosse un peu partout sauront faire.
C'est que, dans ce domaine bien précis, le cursus universitaire, la formation académique ne suffisent plus et le vécu, l'expérience, la …ruse et bien d'autres artifices deviennent nécessaires pour aller de l'avant.
Ce genre de décisions n'est nullement une exception dans le monde. En dépit d'un conservatisme effréné, les meilleures équipes de la planète n'hésitent plus à engager des techniciens qu'ils jugent capables de les faire progresser.
Il n'en demeure pas moins que le travail qui se fait au niveau de la Direction technique demeure un atout important dans le « complément de formation continue» dont bénéficient les techniciens français qui tirent des études effectuées après chaque compétition d'envergure, chaque tournoi, séminaire et autres activités valorisantes qui permettent aux entraîneurs d'être à jour et de conforter leur métier.
Plus de frontières
Au sein des grandes compétitions européennes, une analyse rapide des nationalités des entraîneurs du « big 5 » européen montre que les techniciens italiens sont toujours des références. L'école portugaise, quant à elle, s'affirme de plus en plus. La France fait bonne figure, au contraire de l'Angleterre qui néglige ses entraîneurs,
En effet, une simple observation de la part d'entraîneurs locaux dans les cinq grands championnats européens suffit à montrer combien la Premier League néglige les entraîneurs anglais. L'Italie, par contre fait confiance aux siens.
Depuis de nombreuses années déjà, le championnat d'Italie est celui qui fait le plus confiance aux entraîneurs du cru.
La Liga compte seize entraîneurs espagnols pour vingt clubs, quand le championnat de France en compte quatorze.
Les entraîneurs français arrivent en troisième position avec 17 techniciens répartis dans les cinq grands championnats.
La compétition tunisienne compte actuellement une belle brochette d'entraîneurs tunisiens et trois français.
A l'occasion de ce dossier, nous laisserons le soin aux techniciens de parler des programmes et cursus de formation et nous soulèverons le cas de quelques « coïncidences » qui pourraient illustrer la bonne gouvernance des uns et les mauvais choix des autres.
A la faveur de quelques dates qui nous ont semblé importantes nous aurons l'opportunité de nous faire une idée de ce que représente pour les uns et les autres ce que l'on nomme communément « la responsabilité ».
En 1970, la France, sous la coupe de Georges Boulogne, nommé premier Directeur technique national du football, le premier du sport français, n'a pu se qualifier ni pour la Coupe du monde (1970 et 1974) ni pour l'Euro de 1972. .
Les DTN dans le sport tunisien
La nomination de « directeurs techniques nationaux » dans le sport tunisien a commencé dans les années soixante. Les directeurs techniques étaient désignés par le Département de
tutelle sur proposition de la fédération concernée. C'était, en principe, un fonctionnaire de l'Etat, un technicien formé dans les Ecoles spécialisées tunisiennes ou étrangères, était payé, en totalité ou en partie, par le ministère. Les choses ont depuis évolué et pas toujours dans le bon sens.
Les responsables du football français ressentaient le besoin de faire appel à un technicien d'expérience. Georges Boulogne cède sa place au roumain Stéphane Kovacs, double champion d'Europe, qui quitte l'Ajax d'Amsterdam. Il a été le seul entraîneur étranger de l'Equipe de France.
Kovacs, à qui des journalistes français avaient demandé le temps qu'il fallait pour faire du football français un sport hautement compétitif, a répondu : « Avec des structures adéquates, en huit, dix ans on peut faire une bonne équipe nationale ».
Kovacs, avec son adjoint Michel Hidalgo, qui fut son successeur et en accord avec la DTN française, mit en place à l'image de ce qui se passait en cette époque dans les pays de l'Est, des « écoles de formation de joueurs et d'entraîneurs ». Il veilla à la réforme des programmes de formation des entraîneurs français en créant l'Institut national du football et en lançant la détection à grande échelle des jeunes de qualité.
L'importance de la formation
Les clubs professionnels étaient tenus d'avoir un centre de formation, étroitement surveillé et qui était tenu d'appliquer un programme de formation stricte, répondant à des objectifs bien précis. Ces centres continuent à faire le bonheur de toutes les équipes françaises et…étrangères.
La France est en effet la championne du monde des transferts de joueurs de très grande qualité vers tous les pays du monde. Ses entraineurs sont également très prisés pour les raisons que nous verrons un peu plus loin.
La reconversion
A la base de la formation des entraîneurs français, il y a cette réglementation figurant dans les contrats d'engagement des joueurs, que ce soit au niveau des centres de formation qu'à celle des équipes qui s'attachent des éléments pour renforcer leurs effectifs. Elle contraint les aspirants joueurs professionnels à suivre des cycles de formation en prévision de leur future reconversion, soit en qualité d'entraîneur soit en se fixant d'autres objectifs.
Cette reconversion, et la formation qui s'y apparente, est aussi valable pour les joueurs en activité qui ont choisi de devenir des entraîneurs. Les joueurs suivent de ce fait un programme de formation régulier qui leur permet de bénéficier de leur statut de joueur, parfois confirmé, international, rompu aux aléas d'un futur métier difficile, mais qui est doté de connaissances pédagogiques, techniques et, bien entendu,psychologiques qui seront d'un précieux recours dans le futur. C'est en fait la différence entre un joueur qui décide d'embrasser tout à fait en fin de carrière le métier et un autre qui, dès le début, était déterminé de le devenir.
Des parallèles évocateurs
Pourquoi étions-nous tentés d'évoquer ce qui s'est passé en France et en Tunisie ? Tout simplement que les deux pays ont fait les mêmes choix, mais n'ont pas respecté les mêmes démarches et obéi aux mêmes motivations.
Le sport français, le football qui nous intéresse dans ce dossier, a été, comme son homologue tunisien, influencé par les méthodes de formation en place dans les pays de l'Est. On a compris l'importance de la formation à la base aussi bien au niveau des joueurs que des formateurs. Les « écoles » de sports, les centres de formation français nantis d'un cursus aussi sérieux que rigoureux, ont déversé depuis des années et continuent à le faire des jeunes et des techniciens de qualité. La Direction technique en France est pleinement responsable de tout ce qui est formation à tous les niveaux et ses objectifs sont clairs, indiscutables et ne connaissent aucune interférence de qui que ce soit. Et ça marche !
En Tunisie, l'Etat s'est retiré depuis des décades et ce sont les clubs, avec des chances et des moyens divers, qui assurent la formation des futurs joueurs. Les académies privées ont pris le dessus et les jeunes n'ont plus les mêmes chances.
Au niveau de la formation des cadres, les écoles supérieures sortent tous les ans des générations de techniciens qui éprouvent des difficultés à trouver preneur.
Question direction technique (nous possédons des cadres compétents et hautement qualifiés qui font le bonheur de ceux qui les ont recrutés à l'étranger) mais ceux recrutés n'ont pas toujours les coudées franches ou se complaisent dans une planque de fin de carrière.
Nous trouvons bon nombre de techniciens tunisiens, dont la formation académique est souvent égale sinon supérieure à celle de leurs homologues étrangers, qui évoluent en dehors du territoire tunisien, où ils bénéficient d'une aura et d'un prestige exceptionnels.
Ajoutons le complexe de l'étranger qui est encore persistant et nous comprendrons les raisons pour lesquelles on opte sous la pression pour un entraîneur qui s'impose d'abord en sa qualité « d'étranger » (s'il n'est pas entretemps « tunisifié » tels que certains l'ont été), ensuite par ses connaissances qui sont souvent assez respectables pour nombre d'entre eux, et enfin par sa personnalité, ce qui lui permet de résister aux intimidations de la rue et aux dirigeants souvent à la recherche d'un fusible providentiel.


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