Un important projet de renforcement des capacités de la gestion durable des zones industrielles (ReCapZI) est en cours d'exécution dans le cadre de la coopération de la Tunisie avec la coopération technique allemande (GTZ). Ce projet a été présenté lors du Forum de gestion des déchets dans les zones industrielles qui a eu lieu le 10 novembre 2010. Financé par le ministère fédéral (allemand) de la Coopération économique et du Développement, en collaboration avec le ministère tunisien de l'Industrie et de la Technologie, ce projet vise à assister les acteurs concernés à améliorer la gestion des zones industrielles. D'une durée de six ans, le projet a commencé dans sa première phase le 1er août 2008 pour se poursuivre jusqu'à juillet 2011. L'initiation d'un réseau fonctionnel D'après les chiffres présentés, la Tunisie compte quelque 121 zones industrielles dont 82 réalisées par l'Agence foncière industrielle et 39 par les conseils régionaux et les communes. La première phase du projet a permis une augmentation des entreprises engagées dans les activités des Groupements de Maintenance et de Gestion (GMG) fonctionnels, un accroissement du nombre des zones industrielles dotées de ces groupements. Il a été possible également d'élaborer une stratégie relative à la création et à la mise en fonctionnement des GMG qui ont tenu, régulièrement, des réunions en vue de discuter les mesures à prendre pour améliorer l'état des lieux. Des tables rondes sont organisées pour examiner les problèmes posés et tenter de trouver des solutions. Le projet s'articule, en définitive, autour de quatre axes, à savoir le renforcement du développement organisationnel des GMG, l'initiation d'un réseau fonctionnel de ces groupements, l'amélioration de la communication et de la coopération entre ces groupements et les institutions régionales et, enfin, le renforcement de l'efficacité du cadre institutionnel national. La formation-conseil constitue l'une des principales activités dudit projet. Le but étant de renforcer les compétences des directeurs des GMG pour assurer une gestion durable des zones industrielles. Abandonnés dans des dépotoirs sauvages Selon M. Yassine Bouselmi, directeur des déchets industriels et spéciaux à l'Agence de gestion des déchets (Anged), "La croissance économique importante qu'a enregistré la Tunisie ces dernière années engendre un accroissement de la quantité de déchets industriels. Et d'ajouter que "Les industriels rencontrent des difficultés pour le traitement des déchets engendrés par les processus de production du fait des investissements nécessaires à la réalisation d'installation de traitement au sein même des entreprises. Mis à part le traitement ou le stockage de quelques déchets, ces derniers sont abandonnés dans des dépotoirs sauvages ou en pleine nature contribuant à la dégradation du milieu naturel. " A noter qu'une législation a été mise en place comportant des dispositions spécifiques aux déchets dangereux. Au milieu des années 90, l'administration a élaboré, cependant, des études de diagnostic, de faisabilité et d'exécution qui ont permis d'effectuer un bilan des déchets dangereux. Il s'est avéré que les quantités des déchets dangereux s'élèvent à 144.000 t/an, déduction faite des huiles usées (régime Sotulub). A noter que le Centre de traitement des déchets dangereux à Jradou est d'une capacité de 90.000 t/an alors que le Centre de réception, de transfert et de stockage à Bizerte est d'une capacité 27.000 t/an. Quant au Centre de réception, de transfert et de stockage à Sfax sa capacité 16.000 t/an et celle du Centre de réception, de transfert et de stockage à Gabès est de 10.000 t/an. Les objectifs directs fixés consistent à traiter et éliminer les déchets dangereux qui parviennent au Centre de Jradou et aux trois centres régionaux. Les normes environnementales et la réglementation en vigueur en matière de déchets dangereux sont, bien entendu, respectés lors des opérations effectuées. Il s'agit aussi de permettre aux différents producteurs et/ou détenteurs de déchets dangereux de faire face aux exigences réglementaires, en mettant à leur disposition une infrastructure adéquate pour l'élimination écologiquement rationnelle des déchets dangereux. La meilleure solution est de réduire les déchets aux sources en utilisant des équipements propres d'autant plus que l'Etat fournit l'aide et l'assistance nécessaires.