La Presse — A chaque fois, les questions de l'énergie et sa bonne maîtrise prennent le devant de la scène, car les exigences économiques, au double niveau local et international, rappellent régulièrement que le maintien de la bonne marche de toute économie, sa survie même reposent désormais sur la mise en place d'une politique d'économie d'énergie fiable et efficace. Elles nous rappellent également que la garantie, rapidement, d'une sécurité énergétique durable est une obligation stratégique. Pour prétendre réellement à cette sécurité énergétique, il est incontournable aujourd'hui de miser totalement sur un développement significatif des énergies alternatives et notamment renouvelables. Cette disposition est d'autant plus irréversible que l'on risque d'assister au cours de ce siècle à l'épuisement total des énergies renouvelables. Consciente de tous ces enjeux, la Tunisie n'a cessé, grâce à la vision prospective du Président Zine El Abidine Ben Ali, de multiplier les approches, d'approfondir les programmes et de prendre toutes les dispositions appropriées pour répondre à une meilleure efficacité énergétique. On se rappelle dans ce contexte que la Tunisie a mis en place un programme triennal de maîtrise de l'énergie sur la période (2005-2007) qui a permis de réduire la demande d'énergie en 2007 de 8%, soit environ 700. 000 tep. Grâce aux multiples et importantes réalisations de ce programme, un deuxième programme quadriennal de maîtrise de l'énergie a été mis en place sur la période (2008-2011) qui a pour objectif ambitieux de réduire la demande d'énergie en 2011 de 20%, soit environ 2.000.000 de tep. Mais c'est surtout le programme présidentiel "Ensemble relevons les défis" qui a donné plus de profondeur à la question de la maîtrise de l'énergie à travers le point 11 et qui a été consacré à l'orientation de l'économie tunisienne vers une économie à contenu technologique élevé ami de l'environnement, économe en énergie avec un objectif de promouvoir les énergies renouvelables en quintuplant la puissance installée en 2014 et en favorisant la pénétration du gaz naturel et l'élimination du marché local les équipements énergivores. Il faut reconnaître toutefois que le mérite de la politique nationale en matière de maîtrise d'énergie, c'est qu'elle associe toujours les moyens adéquats et entreprend les dispositions nécessaires à la concrétisation de tout objectif. A ce stade, le lancement du plan solaire tunisien est une belle confirmation. En effet, ce plan qui rejoint le plan méditerranéen, s'est fixé comme objectif prioritaire de garantir la réalisation de 40% d'économie d'énergie et 40% d'énergies renouvelables à l'horizon de 2030 ( voir La Presse Economie du 1er novembre 2010). Dans sa première phase fixée à 2016, le plan solaire tunisien est appelé à assurer 24% d'économie d'énergie, soit 3 millions de tep et 1.000 MW d'énergies renouvelables, soit 16% de la capacité installée à cette période. Selon les analyses des experts, la Tunisie, grâce aux multiples atouts dont elle dispose, est en mesure d'assurer une bonne mise en œuvre de son plan solaire. On rappelle à ce propos que notre pays dispose en effet de gisements solaires et éoliens significatifs répertoriés dans des atlas minutieusement établis. Les interconnexions électriques représentent aussi un autre atout pour la Tunisie, celles en vigueur avec l'Algérie et la Libye, ainsi que celle engagée avec l'Italie via un câble sous-marin d'une capacité de 1.000 MW dont une partie sera réservée pour l'exportation de l'électricité verte vers l'Europe. En parallèle, notre pays dispose de plusieurs avantages en matière d'industrialisation dans le solaire et l'éolien. Au niveau solaire, la Tunisie compte d'importantes capacités de fabrication de chauffe-eau solaires avec 8 industriels ayant un taux d'intégration qui atteint 80%, et 1.000 installateurs. En plus de 33 sociétés opèrant dans l'installation de panneaux photovoltaïques. Volet éolien, les entreprises tunisiennes sont capables d'intégrer une large partie des équipements nécessaires pour la construction des parcs éoliens. Ainsi, les entreprises tunisiennes participent à la réalisation du parc éolien de 200 MW en cours de construction à Bizerte par un taux d'intégration local de 43 %. Mais ce qui donne plus d'assurance, c'est que la Tunisie a réussi, au moment opportun, de mettre en place un système de formation et de recherche bien adapté à ces orientations. En somme, l'on peut avancer aujourd'hui que grâce à la stratégie nationale en matière de maîtrise de l'énergie et les différents programmes et autres qui lui sont associés, la Tunisie ne tardera pas à se positionner rapidement, comme le prévoit le programme présidentiel " Ensemble relevons les défis ", en tant que plate-forme internationale d'exportation industrielle et énergétique.