LISBONNE (Reuters) — L'Union européenne et les Etats-Unis se sont retrouvés samedi soir à Lisbonne pour un sommet éclair, qui a marqué leurs retrouvailles six mois après l'annulation d'un précédent sommet. Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue de cette rencontre qui a duré un peu moins de deux heures, ils saluent l'excellent état de la relation transatlantique et renouvellent leur engagement à travailler de concert pour réduire les déséquilibres économiques mondiaux. «Nous réaffirmons notre engagement et encourageons nos partenaires du G20 à promouvoir une croissance équilibrée, à poursuivre des politiques qui évitent des déséquilibres non soutenables et à éviter les dévaluations compétitives ou les politiques de change qui ne reflètent pas les fondamentaux économiques», dit le texte. «Nous insistons sur notre engagement à rejeter le protectionnisme», est-il encore indiqué. Dans ce cadre, les négociations de libre-échange du cycle de Doha doivent parvenir à une conclusion positive, si possible en 2011. Ce texte s'inscrit dans la droite ligne des conclusions du sommet du G20 tenu il y a dix jours à Séoul. La lutte contre les changements climatiques, à quelques encablures de la réunion de Cancun, et la coopération en matière de politique étrangère et de défense dans la foulée du sommet de l'Otan à Lisbonne, étaient aussi à l'ordre du jour. Sur un plan bilatéral, les autorités européennes et américaines ont approfondi leur dialogue en matière d'énergie, de stratégies de croissance et d'emploi, mais sans prendre de décision vraiment significative. Après avoir décommandé le sommet prévu début mai à Madrid tandis que son entourage déplorait un manque de lisibilité des institutions européennes, Barack Obama s'est lancé dans une offensive de charme avant son arrivée à Lisbonne. «L'Union européenne est le principal partenaire des Etats-Unis et vice versa. Il n'y a aucune autre région avec laquelle les Etats-Unis aient une telle concordance de valeurs, d'intérêts, d'objectifs», assure-t-il dans un article publié vendredi par le journal espagnol El Pais. Lors d'une conférence de presse donnée avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, il a jugé que l'Europe et les Etats-Unis «étaient d'accord sur tout» et que leur coopération était la «pierre angulaire de leur engagement respectif dans le monde». Un discours qui plaît à Bruxelles, où l'on souligne que la qualité et la densité des relations transatlantiques rend difficile en soi l'exercice consistant à organiser des sommets riches en contenu. Celui de Lisbonne n'a pas échappé à la règle, même si les Européens ont préféré mettre en avant son caractère intime. «C'était un sommet intime, amical, très recentré (...) très politique», s'est félicité José Manuel Barroso en précisant qu'aucune note n'avait été prise, ce qui permettait un dialogue plus libre et détendu.