Les Bizertins ont su venir à bout d'un coriace adversaire et retrouvent le sourire Il y a des matches, dans le parcours d'une équipe quand, notamment, elle traverse une crise de résultat, qu'il faut impérativement gagner. Ce fut le cas samedi dernier à l'occasion de CAB-OB. En effet, les Cabistes qui viennent d'être éliminés de la Coupe de Tunisie et de perdre en championnat contre EGSG, n'avaient plus d'autre choix que de vaincre contre l'OB. Il était temps qu'ils renouent avec les buts et les victoires, et retrouvent enfin le sourire. On a vu, avant-hier, des Bizertins volontaires à souhait, donnant le meilleur d'eux-mêmes pour arriver à leur fin. Et pourtant, il n'était pas évident du tout quand on savait que leurs adversaires passaient par une période faste, outre les absences de Sylla et Ben Sallem, deux joueurs-clés dans le dispositif du CAB. Et rapidement, les présents étaient détrompés, c'était sans compter sur la rage de vaincre des locaux. La titularisation de Hassène Harbaoui fut bénéfique au groupe, puisque cet attaquant, au four et au moulin, a harcelé en permanence la défense adverse. Son rôle dans l'animation offensive a été plus qu'appréciable même s'il a été par moments parfois brouillon. Il a ce mérite de ne jamais baisser les bras et d'être «mêlé» à tous les bons coups. Avec Wajdi Jebbari à ses côtés, la ligne d'attaque a su déstabiliser une solide arrière-garde adverse au sein de laquelle a brillé Anis Matar Bacha, surtout dans les duels aériens. L'apport des latéraux, et de Machani Si le CAB a retrouvé des «couleurs» à cette occasion, c'est aussi grâce à ses deux arrières latéraux, Iheb Mbarki et Fakhreddine Jaziri. Ils se sont acquittés merveilleusement de leur tâche, puisque on les a vu aussi bien défendre qu'attaquer, créant à chaque montée le surnombre, et donc le danger. Le premier, à droite, a montré qu'il savait faire beaucoup de «choses», le but de la victoire étant son œuvre, alors que le second, à gauche, était imperturbable, voire intraitable. Toutefois, la nouveauté et l'agréable surprise sont sans conteste ce jeune défenseur suppléant Sylla à l'axe en l'occurrence Ali Machani, seize ans et demi. Un véritable «colosse» qui a suscité l'admiration de tous par sa sobriété, son assurance et son élégance. Ayant pris peu à peu confiance en ses moyens, il a été bon dans le jeu aérien et la relance. Ce fut un pari risqué pour Youssef Zouaoui mais réussi en fin de compte. A l'entrejeu, il y avait beaucoup de bonne volonté de la part des milieux cabistes, mais la bataille au niveau de ce compartiment n'était pas toujours à leur avantage, loin s'en faut. Avec le temps qui passait, l'OB devenait de plus en plus menaçant en multipliant les actions de partout. Le coach bizertin effectue alors un changement en incorporant Laouini à la place de Dabo afin de mieux défendre le couloir droit et d'apporter plus d'efficacité devant. Seulement là aussi, la réussite ne fut pas totale. «Nous avons remplacé Dabo par Laouini pour apporter plus de fraîcheur sur le côté droit. Il fallait contenir l'adversaire et guetter la moindre défaillance. Nous reconnaissons que ce fut pénible. C'était une rencontre au cours de laquelle nous avons cherché la victoire et non le spectacle. C'est bon pour le moral dans l'état actuel des choses», devait affirmer Youssef Zouaoui à l'issue du match. La bonne organisation de l'OB En face, il y avait une équipe très bien organisée, dirigée par un excellent meneur, Saber Mhamdi. Derrière, une bonne défense bien articulée autour de Matar Bacha. Mais ce qui a surpris agréablement chez les Béjaois, c'est cette capacité à se replier rapidement quand il s'agit de défendre, ne laissant qu'en de très rares occasions des brèches à leurs adversaires. On a vu souvent Maâmri, Garbouj et surtout Amri venir aider leurs camarades. Mieux, ils étaient les premiers sur le ballon, exerçant même un pressing haut sur les Cabistes afin d' étouffer, dès la phase de construction du jeu, toute velléité susceptible d'apporter le danger. Cette façon de procéder était nette, notamment durant toute la première moitié de la période initiale, moment au cours duquel les Béjaois ont pris un léger ascendant qu'il n'ont pas su ou pu exploiter à bon escient. «Nous avons bien entamé le match et fait douter notre adversaire. Nous n'avons pas marqué pendant ce temps qui nous était favorable, puis nous encaissons un but sur une balle arrêtée qu'on aurait pu éviter. En seconde mi-temps, les changements effectués, Abdi par Rodrigue et Maâmri par Missaoui, nous ont permis de revenir dans le match. Nous avons acculé notre adversaire, lors des 20 dernières minutes, à se replier mais l'efficacité à l'approche des buts n'était pas au rendez-vous», reconnaît Rachid Belhout après la rencontre. En effet, l'OB est revenu en force dans les dernières minutes et tour à tour Mhamdi, à la faveur d'une série impressionnante de coups de pied arrêtés, et Missaoui auraient bien pu changer l'issue du match, la défense cabiste veillant quand même au grain. Cette victoire est une véritable bouffée d'oxygène pour le CAB, alors que l'OB n'a pas à rougir de cette défaite car il est capable de redresser la situation.