BRUXELLES (Reuters) — La Grèce doit prendre de nouvelles mesures d'austérité pour atteindre son objectif de réduction du déficit budgétaire cette année, a annoncé la Commission européenne. Le commissaire aux affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a discuté lundi avec les autorités grecques de la nécessité d'aller plus loin dans les mesures d'austérité. La question d'un plan de renflouement n'a pas été abordée, mais «les deux parties conviennent... que des mesures supplémentaires s'imposent et qu'elles doivent être présentées le plus vite possible... afin de s'assurer d'atteindre l'objectif de 4%», a déclaré hier Amadeu Altafaj, porte-parole de la Commission européenne. La Grèce s'est engagée à ramener son déficit budgétaire à 8,7% du PIB cette année contre 12,7% en 2009. L'objectif ultime est de le ramener à moins de 3%, le plafond maximal autorisé par le Pacte de stabilité et de croissance, en 2012. Amadeu Altafaj a précisé qu'il ne pouvait préciser à quel point la Grèce était éloignée de l'objectif de quatre points de pourcentage au vu des mesures déjà annoncées. L'écart à combler entre l'objectif et ce qui est réalisable par les mesures déjà en route fait l'objet de discussions entre experts grecs et de l'Union européenne et «à ce stade, nous attendons que les nouvelles mesures soient présentées», a ajouté le porte-parole. L'ambitieux programme d'austérité d'Athènes vise à calmer le marché obligataire où les primes pour prêter à la Grèce n'ont cessé d'augmenter, les intervenants redoutant un défaut sur le service d'une dette qui dépasse 120% du PIB. Bon vouloir de l'Allemagne Pour calmer la nervosité des marchés, les pays de la zone euro ont publié le 11 février un communiqué dans lequel ils affirment qu'ils agiront pour préserver la stabilité financière de la zone si le besoin s'en fait sentir. Mais ils n'ont rien annoncé de concret et ont au contraire accentué la pression sur la Grèce afin qu'elle présente des résultats concrets. De fait, a poursuivi Amadeu Altafaj, les discussions de lundi avec Olli Rehn «avaient pour objet les démarches en vue de corriger la situation budgétaire de la Grèce. Nous n'avons ni abordé ni élaboré d'hypothèses de renflouement ou de quoi que ce soit d'approchant». Le bon vouloir de l'Allemagne apparaît aux yeux des marchés comme la clé du déblocage d'une aide éventuelle à la Grèce. Mais Berlin semble s'en tenir à sa position rigoureuse, au vu des déclarations du ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle. Le Parti libéral démocrate (FDP), auquel appartient leministre, est à la pointe de la résistance, au sein de la coalition gouvernementale, contre l'octroi de toute aide à la Grèce. La Chancelière Angela Merkel doit rencontrer le Premier ministre grec Georges Papandréou vendredi et les marchés ont de plus en plus le sentiment que la Grèce obtiendra une aide de l'Union européenne moyennant de nouvelles mesures d'austérité. Guido Westerwelle s'est toutefois employé à détourner les marchés d'une telle pensée. «Avant qu'il y ait des discussions au sujet d'une aide, nous attendons de la Grèce qu'elle fasse ce qu'elle doit faire en termes de consolidation budgétaire», a expliqué le ministre, qui est également vice-chancelier. «Je considère comme déplacée toute autre discussion à l'heure actuelle car elle énerve plus les marchés qu'elle ne les apaise», a-t-il ajouté. Le Premier ministre grec a annoncé lundi soir qu'il avait convoqué un Conseil des ministres pour aujourd'hui afin de «prendre des décision sur l'économie».