Le Temps-Agences- Le Premier ministre grec Georges Papandréou, affrontait hier une crise au sein de son propre parti, le Pasok (socialiste), alors qu'il tentait de remanier son gouvernement pour faciliter le vote au parlement d'un nouveau plan d'austérité crucial pour le pays et la zone euro. Après la démission de deux députés socialistes hier matin, trente-cinq autres députés du groupe majoritaire, critiques vis-à-vis du plan d'austérité imposé par les créanciers du pays UE et FMI, ont demandé une réunion d'urgence de leur groupe en critiquant un «déficit de pouvoir» et une absence de politique cohérente. M. Papandreou a cédé et convoqué le groupe parlementaire dans l'espoir de calmer les esprits, a indiqué le Pasok. Le plan d'austérité, jugé indispensable pour obtenir un deuxième paquet d'aide de la zone euro et du FMI, est également vivement contesté dans la rue, alors que la Grèce se trouve une nouvelle fois au bord de la faillite. Des milliers de personnes ont manifesté mercredi contre ce plan qui prévoit des économies supplémentaires de 28 milliards d'euros d'ici 2015, via surtout des hausses d'impôts et un plan de privatisations massif. M. Papandreou qui prévoit d'annoncer son nouveau gouvernement incessamment, dispose d'une majorité de 155 sièges sur 300. Les deux démissions ne remettent pas en cause cet équilibre car les partants seront remplacés par d'autres députés socialistes. Principale interrogation sur le nouveau gouvernement, le maintien ou non de l'actuel ministre des Finances Georges Papaconstantinou, bien considéré par les créanciers de la Grèce, mais conspué en Grèce. M. Papaconstantinou est l'artisan de l'assainissement financier du pays et des négociations avec Bruxelles, Francfort et le FMI, dont le prêt de 110 milliards d'euros débloqué en mai 2010, accompagné d'un premier paquet d'austérité, s'est avéré insuffisant à ce jour pour permettre au pays de retrouver la confiance des marchés. Les pays de la zone euro exigent de la Grèce une deuxième vague de rigueur avant de remettre la main au portefeuille, mais ne sont pas parvenus en début de semaine à se mettre d'accord sur les modalités de leur aide. Leurs divisions pèsent sur le climat social délétère en Grèce, également aggravé par la constante pression des agences de notation financière qui poussent le pays vers un défaut de paiement, une issue à haut risque pour la survie de l'euro. Hier, les appels au calme et à la recherche d'un consensus se sont multipliés. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a appelé la zone euro à surmonter ses différences sur la manière d'aider la Grèce, avec l'objectif d'avoir un accord sur un nouveau plan de sauvetage le 11 juillet. Le conseiller spécial du directeur général du FMI, Zhu Min, s'est déclaré «préoccupé» en rappelant que son institution était prête à apporter son «soutien» au pays. Le ministère français des affaires étrangères a indiqué qu'il avait confiance dans la capacité de Georges Papandréou à poursuivre le programme d'assainissement économique engagé en Grèce. Hier matin, devant l'isolement du Premier ministre, la presse grecque spéculait sur une élection anticipée. «Poker au dessus des urnes», titrait le quotidien progouvernemental Ta Néa tandis que le quotidien de droite Elefthéros Typos estimait que «la seule solution reste les élections (anticipées)».