BERLIN (Reuters) — Le ministre allemand des Affaires étrangères a rejeté hier les accusations du gouvernement grec selon lesquelles l'Allemagne est réticente à venir en aide à Athènes parce que ses exportateurs et ses banques profitent de la dépréciation de l'euro provoquée par la crise budgétaire grecque. Guido Westerwelle réagissait à des propos tenus lundi par le vice-Premier ministre grec, Theodoros Pangalos, qui a déclaré que l'Allemagne avait autorisé ses banques à spéculer contre la Grèce et qu'elle avait intérêt à voir l'euro s'affaiblir afin de soutenir ses exportations. «Nous avons tout à intérêt à avoir un euro fort», a déclaré Guido Westerwelle, dont le parti, le FDP, est le fer de lance de l'opposition de l'octroi d'une aide à la Grèce au sein de la coalition au pouvoir à Berlin. «La question est de savoir s'il faut de l'argent maintenant, et ce n'est pas le cas», a-t-il dit, ajoutant que la Grèce n'avait fait aucune demande en ce sens. «J'ai l'impression que la partie grecque sait elle aussi que les réformes doivent être mises en œuvre à présent.» «Pour nous, en tant qu'Européens, il est tout à fait clair que nous ne voulons pas seulement la solidarité européenne mais que nous la soutenons.» Selon lui une aide à la Grèce risque de dissuader Athènes de poursuivre sur la voie des réformes. Depuis le début de l'année, l'euro a perdu 5% de sa valeur contre le dollar. Le vice-Premier ministre grec n'en était pas à sa première attaque contre l'Allemagne. Fin février, il avait évoqué l'invasion nazie de 1941 et le pillage des réserves d'or grecques, affirmant que son pays n'avait jamais reçu d'indemnisation.