D'aucuns se plaisent à affirmer que le serpent de mer alimente depuis quelque temps les débats sur les fuites diffusées sur le site « WikiLeaks » et des éventuelles incidences qu'elles pourraient avoir sur les relations tuniso-américaines. Or, ce vent de puritanisme politique souffle à tort, puisque notre pays a toujours affiché clairement ses opinions et déclaré publiquement ses positions dans les différentes instances internationales. D'où, d'ailleurs, l'estime et la reconnaissance du rôle joué par notre diplomatie dans l'avènement d'un nouveau modèle de relations internationales, basé sur le partenariat équilibré et le développement solidaire. Cette position, la Tunisie la doit, en grande partie, à sa ligne de conduite originelle axée sur son engagement constant en faveur de la paix, de la stabilité et de la justice dans le monde. A une époque où le terrorisme s'escrime à étancher sa soif, où les bruits de bottes défient les valeurs universelles pour lesquelles l'humanité s'était tant battue et avait tant sacrifié auparavant, notre pays, grâce à la politique éclairée et avant-gardiste du Président Ben Ali, se distingue comme un bastion de la liberté de penser, de la diversité des opinions et de la démocratie citoyenne. Cette noble mission a été accomplie et menée contre vents et marées, ce qui a procuré à la Tunisie le rayonnement qu'on sait, et fait d'elle un exemple majeur du processus de développement dans les pays émergents. Notre pays, qui tire sa force morale du dévouement des siens, du haut de la hiérarchie jusqu'à sa base, a toujours soutenu les causes justes, plaidé pour la paix et rejeté l'ingérence dans les affaires d'autrui, refusant du coup toute immixtion dans ses affaires. Ainsi, il a pu se maintenir en dehors de tous les clivages, de toutes les tentations et de tous les courants séparatistes. A l'image de son peuple, c'est un pays opposé à l'extrémisme et au jusqu'auboutisme, prônant le dialogue et l'ouverture. C'est de cette identité propre, épanouie et épanouissante que la Tunisie tire toute sa crédibilité et toute son autonomie tant à l'échelle régionale qu'internationale. De ce fait, nul doute que ses détracteurs, confrontés à l'érosion de leur crédibilité et de leur capacité à pouvoir aider et servir tous ceux qui font allégeance aux extrémistes et font montre de connivence avec des parties douteuses, essayent à cor et à cri de trouver dans ces fameuses « fuites » une matière à relancer l'usinage médiatique des calomnies. En effet, ces allégations non fondées, qui ne reflètent nullement la réalité de notre pays, ne sont d'ailleurs qu'une reproduction manifeste de mensonges et de calomnies de certains détracteurs de la Tunisie. Au grand dam de ces spadassins aux dents longues, qui glapissent d'une tribune à l'autre, pris d'une telle frénésie pseudo-démocratique et voulant à tout prix ériger leur délire en spectacle d'engagement, ces divulgations, parce que erronées et pleines de contre-vérités, n'expriment nullement la position de Washington et n'affectent nullement le niveau excellent de nos relations avec les pays frères et amis. De fait, dénué de toute crédibilité, le contenu de ces fuites ne peut être admis par nos frères maghrébins, avec lesquels les Tunisiens ont payé le tribut du sang. Tout le monde le sait, Tunis est un coeur battant du Maghreb et un moteur propulseur. Depuis des années, tous les efforts sont déployés en vue de dynamiser les structures de l'Union du Maghreb arabe et de ses institutions. Sur un autre plan, l'action arabe commune est au coeur même de notre politique étrangère. D'ailleurs, le Sommet arabe de Tunis de 2004 a marqué un tournant dans l'histoire de la Ligue des Etats arabes et des relations avec tous les pays arabes frères. Mais qui s'en rappelle ? Sûrement pas les fabricants de ces mensonges. En effet, les auteurs de ces textes essaient de donner corps à une éventuelle fracture diplomatique, entre frères et amis; mais que non: ils n'auront pas raison contre la Raison. Une fois leur coup qu'il croyait haut ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau! Car, les auteurs de ces textes se contentent de diffuser des rapports sur la base d'informations peu vérifiées et invérifiables, évitant toute investigation sérieuse nécessaire à la manifestation de la vérité ? N'est-ce pas un indicateur éloquent de l'indigence du bilan de certains employés, embobinés par le génie malfaisant des ennemis de la nation qui se débattent avec un acharnement débile, dans l'espoir de démolir le jeune édifice démocratique ? Au bénéfice de qui? S'il est très difficile de comprendre le mécanisme de la haine des auteurs de ces calomnies envers notre pays, il semble cependant clair qu'on ne peut professer de l'amitié envers ceux qui attribuent les plus noirs desseins à notre nation. Aujourd'hui, c'est sous le regard médusé d'une poignée de détracteurs qui a fondé son action soit sur la violence religieuse, soit sur le dénigrement, que la Secrétaire d'Etat américaine a affirmé que «ces fuites sont des appréciations personnelles des ambassadeurs des Etats Unis d'Amérique et n'expriment aucunement les positions de Washington ou ses relations diplomatiques avec les différents pays ». A bon entendeur salut!