S'il y a un ex-international bien placé pour évoquer le problème du sélectionneur national c'est bien Kamel Chebli, l'ancien Clubiste et actuel entraîneur. Un des héros de la campagne de 1978 en Argentine estime le départ de Bertrand Marchand approprié : «Je pense que le limogeage de Bertrand Marchand survient au bon moment. Pour la simple raison que son successeur disposera du temps nécessaire pour préparer le prochain match de l'équipe de Tunisie. En effet, six mois nous séparent de la prochaine échéance face au Tchad. C'est suffisant au nouvel entraîneur pour entamer son travail dans de bonnes conditions et de reformer le groupe. Bertrand Marchand ne pouvait rien donner de plus à l'équipe. Le changement s'imposait pour redonner une âme à la sélection. Aujourd'hui, un problème plus épineux se pose. Celui de trouver le successeur de Marchand. Sur ce point, notre interlocuteur est clair : «Personnellement, je suis pour l'école tunisienne. La première raison est que les entraîneur étrangers, expérimentés de surcroît, coûtent les yeux de la tête». «Changeons de cap» Kamel Chebbi estime qu'il est temps de changer de cap après l'expérience européenne, française de surcroît. «Pourquoi ne pas refaire confiance à l'entraîneur tunisien ? Les compétences existent dans notre pays. Aujourd'hui, l'entraîneur tunisien doit avoir sa chance. Nous devons prendre en exemple l'Egypte qui a réussi sous la férule de Hassen Chéhata et l'Algérie avec Rabah Saâdane. Seul le Tunisien connaît la mentalité de nos joueurs». Néanmoins, Kamel Chebli estime, d'un autre côté, que le nouveau sélectionneur national doit avoir une forte personnalité et du charisme à en revendre. Il ajoutera à ce sujet : «Le sélectionneur national doit se faire entendre. Ce profil existe dans notre paysage footballistique. Il y a des entraîneurs qui sont au courant de ce qui se passe dans les différents championnats, qui se recyclent en dernières tendances de la discipline. C'est de cette graine d'entraîneurs que notre football a bien besoin. Il nous faut de nouvelles idées avec de nouvelles gens». Et Kamel Chebli d'insister sur un point, celui de la qualité du nouveau sélectionneur, «Il doit être audacieux et honnête». Car pourquoi le cacher, ce dernier insiste à dire que malheureusement quelques intrus se cachent derrière la vitrine et aspirent à devenir sélectionneurs nationaux. Cela est inacceptable et dérangeant à la fois.