Rabah Saâdane a estimé, mardi, que le premier match de l'Algérie contre le Slovénie, le 13 juin sera « déterminant » pour la qualification des Verts au second tour du Mondial 2010. « Le premier match contre la Slovénie (dimanche) sera déterminant. Si on le gagne, on pourra parler. Dans ce genre de tournoi, si vous gagnez le premier match, vous avez 50 % de chances de passer. Sinon, on ne sera pas dans de bonnes dispositions psychologiques contre l'Angleterre(le vendredi suivant) », a déclaré Saâdane dans un entretien au quotidien français « Le Parisien ». Le sélectionneur national a ajouté qu'il demandera à ses joueurs de « se battre comme des lions et d'être exemplaires ». Rabah Saâdane a reconnu que l'équipe nationale « n'a pas encore le fond de jeu d'une machine qui tourne ». Mais pour lui, le fait d'être parmi les mondialistes est déjà bien en raison du manque d'expérience de son effectif. Il a ajouté que l'équipe manque de cohésion au niveau de l'attaque qui peine à marquer des buts. « Travailler ce secteur (attaque) demande plus de temps. Face à des grosses cylindrées, on ne peut pas s'en tirer avec une petite contre-attaque. On l'a vu contre l'Irlande (0-3). Le très haut niveau, c'est ça », a-t-il dit. Rabah Saâdane est revenu sur le cas du joueur Mourad Meghni, forfait pour le Mondial en raison d'une blessure au genou. Il assume la décision de ne pas prendre le milieu de terrain de la Lazio de Rome. « On a tout essayé, mais il y avait une chance sur mille pour qu'il puisse jouer. J'aime les joueurs comme des enfants et c'est moi qui lui ai dit la vérité : « Regarde-moi dans les yeux, il faut qu'on arrête. » J'ai plus pensé à sa carrière qu'à l'équipe », a détaillé Rabah Saâdane. L'entraîneur national a estimé que le premier Mondial en Afrique est « un évènement exceptionnel et une chance », mais il s'est montré sceptique sur les chances d'une équipe africaine de figurer dans le dernier carré de la compétition. « Ça me paraît difficile. Le potentiel est là, mais la stabilité manque. Dès qu'il y a un problème, c'est l'entraîneur qui paie. On l'a vu avec la Côte d'Ivoire (NDLR : Eriksson a succédé à Halilhodzic après la CAN). On n'a jamais vu un président démissionner », a-t-il remarqué. Rabah Saâdane a également évoqué la relation des Verts avec Zinedine Zidane, « un gars qui ne calcule pas ». « Il a toujours promis de nous aider si on avait besoin de lui », a-t-il dit. Il a ajouté que le Mondial a redonné sa fierté au peuple algérien. « Avec les années noires, l'Algérien avait perdu sa crédibilité. On rasait les murs quand on portait le maillot national ». Rabah Saâdane n'a rien dit sur avenir en équipe nationale après le Mondial et affirmé qu'il ne craint pas les critiques de la presse en cas d'échec. « Les mentalités ont évolué. Beaucoup de gens me disent : « Quel que soit le résultat, on est avec vous. » Cela fait plaisir, parce qu'il y a une prise de conscience de la réalité. C'est seulement une petite partie de la presse qui tente de nous déstabiliser », a déclaré Saâdane, l'unique sélectionneur africain et arabe dans le Mondial 2010.