• L'ONA organise un mois pour la promotion du tapis; une manifestation qui se poursuit jusqu'au 31 décembre. Quatre points de vente sont ouverts dont deux à Tunis, un point de vente à Nabeul et un autre à Bizerte. Avec une réduction de 20 à 30%, les prix attirent les clients La promotion du secteur de l'artisanat, une des richesses de notre patrimoine, s'avère une mission importante qui interpelle tous les intervenants du secteur mais aussi les Tunisiens sans exception.Vieux comme le monde mais jamais démodé, la tapisserie et le tissage traditionnels perdurent malgré la vague des tapis synthétiques de toute origine. Ils perdurent grâce à leurs multiples atouts, à la qualité du travail à la main, de la matière première naturelle, les modèles authentiques mais aussi le plaisir que nous procurent ces produits. Telles des pièces uniques, les tapis traditionnels, alloucha ou margoum, apportent à nos intérieurs chaleur et luxe. Certes, le Tunisien ne cache pas sa préférence pour le tapis traditionnel. Mais cette attirance demeure souvent frustrée à cause des prix exorbitants. L'ONA organise, en collaboration avec la Fédération nationale de l'artisanat, un mois pour la promotion du tapis; une manifestation qui se poursuit jusqu'au 31 décembre. Quatre points de vente sont ouverts dont deux à Tunis, un point de vente à Nabeul et un autre à Bizerte. Lundi 20 décembre. Il est 10h10, au point de vente du tapis et du margoum situé à l'espace Al Kemla, place Mohamed Kord Ali à El Omrane. Une large panoplie de tapis, de margoum et de coussins faits de tissage traditionnel meublent le lieu. Mais l'espace est quasi désert. Puis, une jeune femme représentant l'un des producteurs absents arrive. «La réduction des prix est de 20 à 30%. Depuis près de deux semaines d'exposition-vente, les visiteurs sont seulement de deux à trois personnes par jour», indique Mme Souad Kasraoui, ci-dessus citée. Et d'ajouter que de telles actions permettent de promouvoir le tapis traditionnel qui, à cause des prix parfois inaccessibles, est loin d'être à la portée du consommateur à moyens revenus. Un margoum à 70 D le m2 au lieu de 90 D Leïla est férue de tapis traditionnels. Elle l'est par conviction. «J'ai acheté des tapis synthétiques et j'ai été déçue. En effet, les tapis synthétiques sont difficiles à nettoyer, retiennent trop de poussière et perdent rapidement leurs couleurs», indique-t-elle. Comme beaucoup de consommateurs avisés, Leïla n'achète des articles de décoration que dans les actions de promotion, telles que les foires et les expositions-ventes. «Il faut dire, dit-elle, que les prix des tapis ne sont pas abordables. Ils ne le deviennent que grâce aux réductions». La réduction diffère, en effet, d'une catégorie à une autre. Selon les données fournies par le représentant de l'ONA qui a préféré garder l'anonymat, le prix initial des tapis de premier choix de 40 points x40 est fixé à 400 D le m2. Pour les tapis de 30 points x 30, il est de 250 D le m2. «Grâce à la réduction, le prix des 40 x40 est de 350 D le m2. Le tapis de 30x30 est désormais de 200 D le m2. Et pour ce qui est du tapis de 20x20, il est de 140 D le m2. Quant au margoum, son prix promotionnel est fixé à 70 D le m2 au lieu de 90 D», indique le représentant de l'ONA. Pour ce qui est de Leïla, elle a opté pour un tapis de couloir de 2,11 mètres dont le prix promotionnel s'élève à 400 D. Touche moderne Saloua Tembene vient de franchir le seuil de ce point de vente, accompagnée de sa famille. Elle affiche son admiration pour le tapis kairouanais. «C'est un tapis de luxe qui embellit remarquablement l'intérieur de maison. Certes, j'ai une nette préférence pour le modèle de Kairouan avec ses couleurs à la fois chaudes et calmes comme le beige et le marron. Toutefois, même imprégnés d'une touche moderne, les tapis traditionnels demeurent incontestablement les meilleurs», souligne Saloua. Pour ce qui est des prix, une cliente indique qu'ils ont nettement chuté par rapport aux années passées. Cependant, le tapis reste un produit de luxe relativement inaccessible pour certaines catégories sociales. «Cette catégorie de consommateurs ne peuvent se procurer que le margoum», fait-elle remarquer. Le choix entre le tapis traditionnel et le margoum ne s'explique pas uniquement par l'écart des prix mais aussi par les limites de la gamme des tapis proposés. Il est vrai que les tapis du genre berbère ont significativement marqué leur présence aussi bien dans les expositions-ventes que dans les intérieurs de maison. Mais à la panoplie des tapis produits et commercialisés manque une catégorie spécifique à notre patrimoine artisanale. Il s'agit des tapis dits gtif qui ne sont hélas plus produits par les artisans. «Je n'ai jamais entendu parler de ce genre de tapis», avoue Leïla. Les actions de promotion du tapis traditionnel devraient également être déployées en faveur des tapis typiques, voués à l'oubli.