PEKIN (Reuters) — La marine chinoise pourrait être en mesure de lancer son premier porte-avions l'année prochaine, soit avec un an d'avance sur les prévisions des analystes militaires américains, a-t-on déclaré hier de sources militaire et politique chinoises. Il s'agit en fait d'un ancien porte-avions soviétique, le Variag, qu'une entreprise chinoise avait acheté en 1998 à l'Ukraine pour la somme de 20 millions de dollars, dans l'intention d'en faire un casino flottant à Macao. C'est ensuite seulement que l'armée chinoise l'a racheté. Long de 300 mètres, le Variag se trouve dans le port de Dalian, dans le nord-est de la Chine, où il subit des modifications et une modernisation censées en faire le premier porte-avions chinois. "La période autour du 1er juillet prochain, correspondant à l'anniversaire de la fondation du Parti (communiste chinois) est l'une des possibilités (pour le lancement)", a déclaré à Reuters une source proche des dirigeants chinois, qui a requis l'anonymat car le programme de porte-avions est l'un des secrets les mieux gardés de Chine. Les analystes s'attendent à ce que la Chine utilise à terme son porte-avions pour sécuriser ses approvisionnements en pétrole via l'océan Indien et le fasse croiser dans les parages des îles Spratly, en mer de Chine méridionale, qui sont revendiquées par plusieurs pays de la région. Même s'il est lancé en 2011, il n'aura pas sa pleine capacité avant plusieurs années. "L'acquisition d'un porte-avions ne signifie pas l'acquisition de ses capacités — l'aptitude à l'utiliser efficacement —, l'obtention des capacités étant un processus qui peut durer des décennies", fait remarquer Robert Karniol, analyste des questions militaires basé au Canada.