Quels que soient les contextes et les périodes, on est toujours censé voir de bonnes, comme de mauvaises équipes. Sauf qu'il nous arrive des fois d'aspirer à quelque chose de nouveau. Quelque chose qui sort de l'ordinaire, qui se démarque de tout ce qu'on est habitué. Toute réflexion sur l'avenir des équipes de football est faite essentiellement de résultats. A l'instar de celles qui jouent souvent pour les titres, il y en a aussi qui jouent pour autre chose. Ici et là, les moyens techniques dans le jeu auront toujours besoin d'évoluer, les approches et les stratégies de prendre une plus grande dimension. Il faut dire que l'histoire de toute équipe de football, quelle que soit son envergure et quels que soient ses résultats, est riche en enseignements. Une équipe qui ne retient pas les leçons du passé ne peut avoir d'avenir. D'une étape à l'autre, d'une épreuve à l'autre, les choix et les stratégies adoptés, même en fonction des dispositions et de l'utilité du groupe, peuvent des fois ne pas suffire. On ne se fait pas une raison d'être dans un parcours de championnat sans créer l'événement. Le parcours de certaines équipes tout au long de la phase aller est loin de ressembler à ce qu'elles avaient pris l'habitude d'accomplir. Comme il y a des déceptions, il y a aussi des révélations. Il faut dire que si l'objectif de s'imposer et de gagner est visiblement partagé, la manière n'était pas pour autant la même pour tous. Il n'en demeure pas moins que beaucoup d'équipes ont appris à l'occasion à se connaître de nouveau, à se découvrir et à renaître à la vie du foot. A s'en protéger parfois des abus et des défaillances. Sans pour autant échapper à la valse des entraîneurs qui a été tellement excessive cette saison, qu'il y a plus de limogés que de maintenus. Le nombre est alarmant et l'on se dit que l'entraîneur reste toujours le bouc émissaire qui paye les frais des erreurs des autres. Notamment celles des joueurs et des responsables. De quoi aurait besoin une équipe de football pour évoluer? D'après ce que l'on ne cesse de constater, c'est tout particulièrement à travers une véritable remise en question, destinée souvent à puiser au fond de ses ressources, que beaucoup d'entre elles avancent. Il n'y a pas en effet que les bons moments qui comptent. Les épreuves difficiles devraient aussi servir, surtout comme matière d'inspiration et de réflexion pour rebondir. C'est pour cette raison que l'Espérance a continué à imposer une certaine suprématie en dépit de certaines difficultés qui n'ont pas visiblement fait le bonheur des autres prétendants. Ces derniers n'ont pu se voir autrement, ou encore se revendiquer sur un registre différent, oubliant que tout ce qui fait la raison d'être d'une équipe, c'est dans la concurrence et dans la rivalité qu'elle pourrait vraiment le revendiquer. Ça sent le neuf!... On peut dire beaucoup de choses sur la phase aller qui a ressuscité certaines équipes et qui a condamné d'autres. Mais l'on ne peut être insensible à la volonté chez les uns et les autres de se doter de véritables arguments de jeu. Des équipes "sans objectifs" n'avaient pas manqué, à l'occasion, de se mettre en évidence et d'aller jusqu'au bout. Chacune a certainement son mérite à travers lequel elle était tenue d'avancer. Même en "cédant", bien sûr à contre cœur, à la loi du plus fort. Mais devant autant d'exigences, il n'y a pas eu vraiment de force ou de faiblesse. Plutôt des équipes sachant, bon gré, mal gré, retrouver une belle manière de se démarquer quand il le faut et là où il le faut. Avec de pareilles alternatives, l'on a pu s'intéresser tout au long de l'aller que très peu aux individualités, surtout lorsqu'on préconise l'idée d'un groupe solidaire et uni. C'est aussi une façon bien particulière de s'imposer. Dans la moisson de mouvements qui débouche régulièrement sur une parfaite implication collective, on a dû faire appel à toutes les composantes de jeu. A commencer par l'aspect défensif, c'est-à-dire la récupération, le placement. C'est assurément le côté sécurisant pour un bon nombre d'équipes et il a fallu absolument être costaud à ce niveau. Pour elles, c'était la base qu'elles ne pouvaient nullement négliger. Vient pour d'autres tout ce qu'il y a des plus enthousiasmants. C'est-à-dire l'utilisation du ballon. C'est-à-dire la capacité à répéter les enchaînements, le jeu, ainsi que toutes les variétés que l'on peut y apporter. Mais le jeu, le comportement et le rendement de ces équipes ont tourné aussi autour de certaines exigences, des obligations d'un autre genre et qui, de toute évidence, ne peuvent ressembler à celles que l'on est censé rencontrer tous les jours. Comme le fait pour certaines équipes de penser encore et toujours à réussir le grand coup. Celui auquel on tient fortement et impatiemment, qui fait chavirer tout le monde. Le cas du Stade Tunisien est édifiant. Les joueurs en éprouvent vraiment le besoin. Le public aussi. Il serait bon que des équipes de cette envergure fassent appel au respect des valeurs de jeu. Dans un pareil contexte et à travers autant de motivations, l'on ne saurait assurément être accessible à tel ou tel relâchement. A un football de bas étage. Il faut dire que quels que soient les contextes et les périodes, on est toujours censé voir de bonnes, comme de mauvaises équipes. Sauf qu'il nous arrive des fois d'aspirer à quelque chose de nouveau. Quelque chose qui sort de l'ordinaire, qui se démarque de tout ce dont on est habitué. Plus d'engagement sur le plan offensif, davantage de respect pour le jeu et la créativité. On en éprouve vraiment le besoin. Souvent, très souvent, cela nous manque. Terriblement? Oui. Mais, l'on ne désespère jamais car nous resterons convaincus que la vérité du football est assurément différente de ce qu'on a de plus en plus tendance à nous faire voir. Il n'y a et il n'y aura jamais de vérité absolue en football.