L'autre samedi, l'élégante librairie «Culturel», un nouvel espace de l'édition et du savoir, sise au centre commercial le Zéphyr à La Marsa, a vécu des instants de vive émotion vec la sortie du livre Hédi Jouini, la trace d'un géant, signé de la plume de son fils, Naoufel Belhassine. L'événement qui s'inscrit dans la droite ligne de la célébration du centenaire de la naissance de Hédi Jouini (1909-1990), constitue une première dans le domaine de la reconnaissance et de la gratitude, en ce sens qu'à travers cet ouvrage, son auteur a voulu témoigner son profond amour pour un père qui a brillé par ses absences répétées, justifiées par d'interminables tournées artistiques et qui ont fini par laisser de graves séquelles dans l'esprit de l'enfant, puis de l'adolescent qu'il était. L'autre nouveauté de cette rencontre avec le public, suivie d'un débat et d'une séance de dédicace, initiée par «Culturel» est qu'elle se poursuivra à l'avenir avec d'autres écrivains tunisiens. Pour revenir à cet événement, on ne dira jamais assez combien cette rencontre a boosté et accru les ventes, aux dires des responsables de la librairie. Elle a donné lieu à une fort belle exposition rappelant les principales dates dans le parcours et la carrière d'artiste de Hédi Jouini et aussi de son épouse, la mère des six enfants qu'ils ont eu ensemble et à laquelle il est demeuré fidèle, malgré les multiples tentations auxquelles il a été confronté. Des photos souvenirs de famille où le public était convié à découvrir la beauté légendaire de Minette Belhassen, dit Wedad, la fille de la célèbre chanteuse, Julie La Marseillaise. Le public de tous âges, des jeunes et des moins jeunes, des femmes et des hommes, espérait davantage d'informations, certaines passées involontairement sous silence. L'auteur, Naoufel Belhassine, s'est prêté avec beaucoup de courtoisie au jeu des questions - réponses qui fusaient de partout et qui abordaient dans bien des cas des terrains intimes. C'est ainsi qu'un des enfants de la princesse Zakya, la fille du dernier souverain husseïnite, Lamine Pacha Bey, a tenu à rappeler à l'auteur que sa mère, décédée, avait écrit des textes de chansons interprétés par Hédi Jouini. Avec beaucoup de sincérité et d'émotion, Naoufel a évoqué des faits relatifs à la naissance et à l'éducation de son père, de ses amitiés nouées, des relations entretenues, «oubliant» les détails qui n'ont pas été à la hauteur du centenaire, de l'ampleur et de la grandeur de ce monument indétrônable qu'était Hédi Jouini.