Depuis sa quatrième victoire, de l'eau a coulé sous les ponts aghlabides mais la question du mercato reste encore à gérer Depuis l'avènement de Mourad Okbi, la JSK va mieux et cela se sent. L'équipe commence déjà à prendre forme, à devenir solidaire, à jouer avec un brin de vivacité et d'engouement et surtout à retrouver le chemin des filets et l'essentiel de ses moyens. Mais pour viser plus haut et plus loin, Okbi doit faire preuve de patience et de flegme et s'évertuer à préserver soigneusement son effectif, notamment les pièces maîtresses de son puzzle. En effet, le nouvel entraîneur vient de dénicher un futur meneur de jeu et habile stratège en la personne d'Echeikh, et un buteur de poche ayant un sens inné du but, en l'occurrence Kasdaoui et un défenseur-joker qui joue avec un égal bonheur comme axial ou pivot. Trois joueurs déterminants dans le dispositif de jeu kairouanais mais dont le contrat arrive à expiration le 30 juin 2011. Un vrai casse-tête pour les dirigeants aghlabides qui doivent se déployer à fond et se montrer persuasifs pour conserver précieusement ces trois maîtres à jouer dans la formation aghlabide, non seulement pour le restant de la saison mais aussi pour l'avenir. Les facteurs de stabilité et de continuité sont cruciaux pour une équipe soucieuse d'atteindre le palier supérieur et de s'y maintenir. Seulement, le chemin de la réussite n'est pas toujours pavé de bonnes intentions et n'est jamais à l'abri des entraves et des turbulences. Et pour cause! La plupart des joueurs sont tentés par une aventure autrement plus exaltante, dans un club de plus grande envergure ce qui est fort légitime pour tout joueur ambitieux et avide de changer d'horizon. Certains sont d'ailleurs convoités de toutes parts à l'instar de Kasdaoui, courtisé par le CSS, Ouerghemmi, annoncé à l'EST, et le défenseur-buteur et axial intraitable Yacoubi. Certes, les jeunes talents ont le droit de rêver, de voir grand et d'envisager l'avenir avec davantage d'espoir et d'optimisme sur le double plan de la vie privée et de la carrière professionnelle. Mais n'a-t-on pas coutume de dire que rien ne sert de courir et qu'il faut partir à point. Ce vieil adage se vérifie pour la totalité des joueurs qui gagneraient à temporiser et à affûter leurs armes pour être mieux cotés et améliorer leurs chances. N'en déplaise à certains, plutôt enclins à faire fructifier les convoitises des clubs nantis de l'élite et à en tirer profit pour renflouer la caisse de la JSK, toujours en quête d'argent frais et pour régler les obligations et charges financières du club. Le juste compromis Que fait l'entraîneur Okbi dans tout cela? Comment peut-il s'en tirer sans accrocs et concilier les ambitions des uns et les contraintes des autres? Tenu d'un obligation de résultats pour honorer ses engagements, il doit rester lucide et être à la hauteur de son statut d'entraîneur, alliant le sens de la mesure à celui de la persuasion. Convaincu que son équipe est capable de s'imposer et de mieux faire, Okbi doit savoir anticiper et se projeter dans l'avenir. D'abord, en œuvrant au maintien et à la protection de son groupe contre les turbulences et les secousses pour continuer son bonhomme de chemin dans la confiance et la sérénité, et améliorer sa marge de manœuvre. Ensuite, en faisant appel à des renforts là où les défaillances et les lacunes sont constatées, notamment à l'axe et à la pointe de l'attaque. Enfin, en encourageant les jeunes du cru pas seulement en les intégrant dans le groupe lors des entraînements mais aussi en leur faisant confiance lors de la compétition officielle. Des jeunes comme Dorii, Ayouni, Chouchani, Mallat, Dahnous et Amara méritent qu'on leur offre une chance dans les semaines et les mois à venir. Il va sans dire que la JSK ne peut chasser le doute, recharger ses accus et se mettre définitivement à l'abri des mauvaises surprises qu'en contournant tous les obstacles dressés ici et là, en relevant les défis rencontrés chemin faisant et surtout en atténuant les tentations des uns et les convoitises des autres. C'est dans l'intérêt du club et dans le droit fil de sa politique de restructuration.