Couvrant 750 m2, adossée à la zone industrielle de la Poudière II, soutenue par une équipe motivée et dynamique, Sfax Innovation II, la pépinière de la région, a réussi, en l'espace d'un an seulement, à réaliser des résultats encourageants : 14 projets hébergés et déjà 2 entreprises sorties pour s'installer à leur propre compte. Nejla Lassoued est l'une de ces jeunes créateurs hébergés avec l'ambition de réussir le démarrage de leurs projets. Il s'agit d'un bureau d'intermédiation avec le monde des affaires chinoises. Née dans une famille de fonctionnaires, elle a été toujours poussée de l'avant. «Mon père architecte m'a encouragée et orientée. Ma mère m'a aidée moralement et financièrement. Petite, j'adorais déjà les langues vivantes et je voulais devenir hôtesse de l'air. J'ai pourtant décroché un Bac sciences expérimentales en 2000, mais j'étais résolue à étudier les langues et surtout la langue chinoise qui me passionnait. Avec une maîtrise en langue et civilisation chinoises en 2004, j'étais prête à affronter le monde actif». A 23 ans, elle a été déjà interprète de langue chinoise dans une entreprise plastique. Une année plus tard , elle est attachée commerciale dans un groupe de sociétés. Puis, elle a enseigné le chinois dans un centre privé de formation à des hommes d'affaires tunisiens et repris sa casquette d'attachée commerciale pour de grands groupes dans les industries agroalimentaires, représentant l'eau minérale et l'huile de table. «Grâce à cette mobilité dans le travail, je suis sortie avec une nouvelle personnalité, enrichie par de nouvelles compétences et de savoir-faire dans la formation, la traduction, le sourcing, le commercial, l'accompagnement et l'information». D'où alors l'idée de créer son propre bureau d'intermédiation avec le monde des affaires chinoises, «TIC Consulting». Une idée bien réfléchie, surtout après le retour de deux voyages d'affaires en Chine. L'un en tant que représentante d'IMEX, exportation d'huile d'olive, à la foire de Pékin en 2006, et le deuxième en tant qu'accompagnatrice de Titas, fabricant de chaussures de sport en 2007. Cette idée de projet a été dictée également par un souci bien particulier: «Malgré son ouverture économique, financière et culturelle depuis une dizaine d'années, la Chine reste une gigantesque métropôle asiatique où il est facile de se perdre. De plus, peu de personnes parlent anglais, et le chinois mandarin reste la langue la plus parlée, d'où les difficultés pour se déplacer en taxi dans la ville. Notre objectif est de favoriser le développement de la fréquentation touristique et des affaires, sans parler de l'amélioration constante de la qualité des prestations». Le bureau de notre jeune interprète est une société de consultation spécialisée dans le développement d'activités entre la Tunisie et la Chine. C'est le premier bureau à Tunis dont l'objectif est d'aider les hommes d'affaires tunisiens et chinois dans la formation, la traduction, la prospection et la représentation commerciales. Le marché chinois, objet de toutes les convoitises, est promu à un fort développement, que ce soit en biens d'équipement, en biens de consommation, qu'en capacité d'exportation de produits bon marché. Cela est dû essentiellement aux coûts de production plus faibles que dans le reste du monde. Elle précise dans ce même contexte que son projet a été réalisé grâce à l'accompagnement de la pépinière, avec un crédit de la BTS de 7.000 D. «Le plus difficile pour un débutant, c'est de trouver un local. Sfax Innovation m'a offert cette prestation et bien d'autres. Un expert pour mon étude de marché, ma participation dans les foires et séminaires, et surtout ma participation au forum Tunisie chinois organisé par la Fipa en juin 2009. Mon rêve est devenu aujourd'hui une réalité. La prochaine étape dans le développement de mon projet, c'est l'extension avec la création d'un bureau en Chine pour assurer le back-office de mes clients et prospect sur le sol chinois…»