Le nouveau bureau de l'UET, présidé par l'universitaire Mohamed Bédoui, ne cesse de multiplier les activités littéraires et culturelles ces derniers mois pour promouvoir la littérature tunisienne et redorer son image à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Des accords de coopération avec des unions d'écrivains arabes et maghrébins ont été conclus visant à multiplier les échanges culturels et les visites entre ces pays, notamment dans le secteur du livre et de l'édition afin de faire connaître les nouvelles productions littéraires des uns et des autres, sachant que la littérature est capable de rapprocher entre les peuples et concrétiser les liens de fraternité et propager l'esprit d'ouverture et de tolérance prôné par les écrivains membres de chacune de ces unions.
Le dernier en date a été l'accord signé mercredi 24 octobre entre l'UET et une délégation de l'Union des Ecrivains Chinois, conduite par son premier vice-président M. Dan Zeng. Cette convention de coopération vise à renforcer les échanges et favoriser les opportunités de rencontres entre les deux parties dans les domaines culturel et littéraire et, partant, profiter des expériences des uns et des autres afin de faire connaitre les différentes productions littéraires chinoises et tunisiennes aux peuples des deux pays. Par ailleurs, l'UET vient de relancer les activités de la Maison d'Editions « Al Massar » en publiant son premier livre « Abdelhamid Khraief », une biographie écrite par Noureddine Bettaieb, après plusieurs années d'inactivité.
Nous avons rencontré M. Mohamed Bédoui, qui nous a parlé des récentes activités de l'UET, de sa participation à la nouvelle édition de la Foire du Livre qui aura lieu du 02 au 11 novembre et des projets à venir. Entretien :
Le Temps : Parlez-nous de la dernière convention de partenariat que vous avez signée avec l'Union des Ecrivains Chinois.
-M. Bédoui : La Chine a toujours voulu effectuer des échanges culturels avec les pays du monde, notamment les Arabes et les Africains et c'est dans le cadre de cette volonté chinoise de se rapprocher du monde arabe et africain qu'a été conclu cet accord de coopération entre l'UET et l'Union des Ecrivains Chinois. Nous avons donc eu l'honneur de recevoir mercredi dernier une délégation chinoise formée de neuf personnes qui s'était rendue auparavant en Algérie et au Maroc juste après sa visite en Tunisie. Cette convention stipule notamment la multiplication des visites et des activités culturelles entre les deux unions, la collecte, la publication et la traduction réciproque d'ouvrages littéraires relatifs à l'histoire et à la culture des deux pays. L'ambassade chinoise nous fournira incessamment un bon nombre de publications et de documents culturels et littéraires en vue d'être traduits par des Tunisiens et
inversement. D'autant plus que les Tunisiens n'ont pas encore une idée complète sur la Chine à cause de certains problèmes liés à la langue et aux distances géographiques. Il en est de même pour les Chinois qui désirent savoir beaucoup de choses sur notre littérature.
* L'UET sera-t-elle présente dans la toute prochaine Foire du livre ?
-L'UET a contribué positivement aux préparatifs de cette foire du livre, étant présente à toutes les étapes à côté du ministère de la Culture et tous les organismes concernés. Nous avons même présenté un bon nombre de propositions en la matière. Des membres de l'UET seront présents dans les activités qui auront lieu en marge de cette foire (conférences, dédicaces, récitals...). Cependant, nous n'aurons pas de stand lors de cette foire pour des raisons diverses : d'abord, notre maison d'édition « Al Massar » vient d'être relancée et n'a pas encore assez de nouvelles parutions, ensuite la situation financière précaire de l'UET ne permet pas de louer un pavillon ou un stand au sein de cette foire, sachant que les recettes provenant des ventes ne parviendront pas à couvrir les dépenses qu'aura occasionnées une telle participation !
* Vous venez de relancer la maison d'édition « Al Massar », ce sera sûrement une bonne nouvelle pour les écrivains tunisiens ?
- D'abord « Al Massar » est une revue littéraire publiée par l'UET dont le dernier numéro est en cours d'impression. Mais la Maison d'édition « Al Massar » est une société d'édition et de distribution où l'UET détient 70% du capital et qui a marqué une période de stagnation pour des raisons diverses. Nous venons de relancer les activités de cette maison qui vient d'ailleurs de publier son deuxième produit littéraire : il s'agit du livre de Noureddine Bettaieb, une étude sur feu Abdelhamid Khraief, qui a été précédé par la publication depuis quelques mois du premier tome du « Recueil de la Révolution ». Quatre nouveaux titres sont à l'impression et paraitront incessamment.
* Parlons du dernier-né de la maison d'édition « Al Massar », de quoi s'agit-il ?
- Cet ouvrage de Noureddine Bettaieb nous est présenté depuis un an et après maintes consultations avec les membres de l'UET, nous avons bien apprécié ce livre qui parle d'une figure éminente de la sphère culturelle tunisienne qu'est feu Abdelhamid Khraief et nous avons ainsi autorisé sa publication, d'abord en hommage à ce grand poète qui fait partie de la mémoire littéraire en Tunisie et puis pour immortaliser l'homme et son œuvre auprès des nouvelles générations. Nous comptons publier d'autres ouvrages sur le même poète et d'autres personnalités tunisiennes qui ont marqué la vie littéraire durant les époques et nous privilégions les créations des jeunes poètes et écrivains qui trouvent des difficultés à faire connaître leurs œuvres ; espérons que notre travail ne sera pas perturbé par d'éventuels événements qui pourraient survenir dans le pays ! Entretienréalisé par : Hechmi KHALLADI