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Tunisie: l'incroyable destin de @Slim404
La Tunisie à travers la presse internationale
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 01 - 2011

Slim Amamou, célèbre blogueur tunisien et détracteur du régime Ben Ali, a prêté serment hier, devenant secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports du gouvernement transitoire de Ghannouchi. Il y a encore quatre jours, il était en prison...
«Je suis secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports», une annonce peu conformiste pour un ministre. Et pour cause: Slim Amamou, qui a prêté serment mardi, devenant officiellement membre du nouveau gouvernement d'union nationale de transition déjà mis à mal, est un «simple blogueur». C'est en fait l'un des blogueurs les plus influents de Tunisie. Il est notamment connu pour avoir dénoncé en mars dernier des comptes mails des internautes tunisiens par les autorités, et surtout pour ses liens avec le mouvement citoyen et pacifiste qui a organisé la manifestation contre la censure le 22 mai 2010 à Tunis et simultanément dans d'autres grandes villes mondiales. Il fait partie des membres de la société civile intégrés au gouvernement transitoire, nommé par Mohammed Ghannouchi. Quatre jours auparavant, il était libéré de prison…«Je suis libre», écrivait-il sobrement sur sa page Twitter. Slim404, de son pseudonyme, avait été arrêté le 6 janvier dernier, accusé de «destruction de sites officiels» dans le cadre de Opération Tunisia déclenchée par Anonymous, un groupe de résistants hackers, contre plusieurs sites internet du pouvoir. Peu de détails ont filtré de ses quelques jours passés en prison, et sur le dénouement de cette affaire, mais le Tunisien a assuré sur son Twitter qu'il n'avait pas été «torturé physiquement (ou très peu)», contrairement à certaines rumeurs, «uniquement psychologiquement».
Au-delà de ça, Slim Amamou est «marié à une cinéaste qui perce, et père d'un enfant», selon Afrik.com. Il vit à Tunis, et dirige «une très petite entreprise répondant au nom de Alixsys, lit-on sur son blog. Mon travail consiste principalement à gérer une équipe de développeurs tunisiens qui travaille sur des projets de systèmes d'information web», précise-t-il. Il est en outre membre du Parti pirate tunisien (la branche nationale du réseau international prônant un accès libre et sans contrôle au Web), alimente Global Vocal On line (réseau international de veille démocratique). Autant dire qu'il n'était pas dans les petits papiers du régime Ben Ali, jusqu'à sa chute. On lui a alors proposé ce poste, «une demi-heure avant l'annonce officielle», raconte-t-il dans une interview à TV5 monde. «C'était une très grande surprise, je ne m'y attendais pas du tout. C'est quelque chose que je n'aurais jamais imaginé. Ma tâche sera de conseiller sur la jeunesse, notamment vis-à-vis d'Internet et des spécificités des nouvelles technologies. Je vais faire entendre la voix du peuple de l'Internet», a-t-il précisé.
Un choix controversé
Dans un entretien à Public Sénat, Slim404 a expliqué avoir accepté son choix «parce qu'[il] croit au dialogue» et «pour pouvoir participer à la reconstruction du pays». Il voit sa nomination comme une volonté «de se rapprocher des jeunes internautes, d'avoir leurs avis». Et le militant ne compte pas renoncer à ses opinions pour autant. «Je ne resterais pas à mon poste si la liberté du Net n'est pas totale», a-t-il prévenu sur TV5. Il croit au changement «parce que les gens n'ont plus peur: ils ont compris qu'ils pouvaient être une force et réagir aux mauvais choix du gouvernement.» Son objectif premier objectif comme secrétaire d'Etat est de contribuer à l'organisation d'élections présidentielle et législatives «libres et impartiales». Pourtant, ce retournement de veste est loin de faire l'unanimité chez les opposants. Joint par téléphone par «Ouest France» hier, Hamma Hammami, du Parti ouvrier communiste tunisien, a dit qu'il ne «serait pas surpris qu'il démissionne lui aussi», trois ministres appartenant à la centrale syndicale tunisienne UGTT et un opposant ont fait défection du gouvernement hier. «Les jeunes internautes sont contre ce gouvernement et le disent. Il a commis une grosse erreur», a-t-il estimé.
«Quand on est complice d'un gouvernement sanguinaire on est criminel», dénonce, plus virulent, un internaute via Twitter. «@slim404 essaie de défendre un gouvernement qui n'a plus de légitimité et en qui le peuple tunisien ne fait plus confiance», regrette un autre. Le collectif de blogueurs Nawaat.org a lui commencé par le féliciter, mais se méfie. «On l'a à l'œil, particulièrement à l'œil», prévient-il. «Laissons-lui sa chance, écrit un autre blogueur. Voyons s'il sera vraiment libre.» «@slim404 est notre oreille au gouvernement ! Il a notre soutien et sa présence est un symbole fort. Ne pas critiquer juste pour critiquer», conseille un autre tandis que certains se contentent de le féliciter ou de lui souhaiter bonne chance. Lui, essaye de rassurer la communauté. «Je suis pas secrétaire d'Etat pour que vous fermiez votre gueule, je suis la pour en prendre plein la gueule avec le gouvernement», relativise-t-il face à la critique. «Je vais faire mon travail, et je compte sur toi pour ne pas être d'accord comme d'hab. On a toujours bien fonctionné comme ça», répond-il encore à un ingénieur réseau & sécurité blogueur tunisien, militant pour la lutte pour la liberté sur Internet et contre la censure. «Je ne resterai pas longtemps dans le gouvernement de toute façon. Je ne suis pas ici pour construire une carrière», indique-t-il encore. Mais homme politique oblige, Slim Amamou est parfois dépassé par toutes ces sollicitations auxquelles s'ajoute son travail ministériel. «Ne vous inquiétez pas si je mets longtemps à répondre. Ça veut pas dire que j'ai été arrêté. Je suis submergé».


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