Profitant de la désorganisation générale, des pillards se sont introduits dans le musée du Caire pour dérober ou saccager des antiquités égyptiennes. Mais que ce soit au Caire ou près des tombeaux de la vallée du Nil, les Egyptiens s'organisent pour protéger leur patrimoine. Durant la nuit de samedi à dimanche, les habitants du village de Gourna, près de Louxor en Haute Egypte, n'ont pas dormi. Armés de gourdins, ils se relayaient pour garder les tombes pharaoniques de la vallée des Rois et des Reines. Les descendants des anciens pilleurs de tombe défendaient les dernières demeures de leurs ancêtres pharaons contre les nouveaux pilleurs de tombes ; des bandes armées qui cherchaient à profiter de la disparition de la police pour faire main basse sur des trésors d'une valeur inestimable. Au Caire, aussi, ce sont des citoyens qui ont sauvé le musée égyptien du pillage. Un groupe de jeunes avait, en effet, monté la garde autour du musée pour le défendre. Ils craignaient, à juste titre, que les pilleurs ne profitent des manifestations populaires place Tahrir pour s'introduire dans le musée où se trouvent notamment des trésors de Toutankhamon. Ils avaient raison : neuf pilleurs se sont introduits dans le musée et ont commencé à briser les vitrines pour voler les chefs-d'œuvre de l'Antiquité. Même les momies n'ont pas échappé au saccage. Les jeunes les ont arrêtés avec l'aide de l'armée. Mais une partie du patrimoine de l'humanité égyptien reste menacée, puisque les pilleurs ont attaqué le musée de Saqqara et plusieurs dépôts du Service des antiquités.