Sousse. A un jet d'olive de la Corniche, la rue Abdelhamid-Kadhi affiche une montagne d'immondices, au grand air. Soit des détritus «balancés» à l'évidence par des riverains logeant dans des appartements. Le scénario : à partir de leurs balcons ou de leurs fenêtres, les habitants ont pris la fâcheuse habitude de considérer cette voie publique comme leur décharge privée. Insoutenable spectacle au cœur de Sousse. Comment s'y prennent-ils ? La «technique» est simple : ils ou elles se débarrassent de leurs ordures comme les professionnels sportifs du lance-marteau. Faire tournoyer leurs sacs en plastique qui échouent dans la rue en question. Ajouter que les édiles soussiens accordent à cette mégapoubelle une indifférence pas forcément polie. A ce niveau, le drapeau écologique est loin de flotter haut. M. Hédi Ayache, maire de Sousse, aura-t-il la bonté de faire ce qu'il faut faire? Constater de visu ce cauchemar inadmissible. Désespérant. Invraisemblable aussi. Et si on l'appelait «Jugurtha» ? Toujours majestueuse, la Table de Jugurtha, à Kalaât Essnan, se dresse, fière, tutoyant le ciel, témoin du grand combat mené par Jugurtha contre Rome. Et si on appelait ce village «Kalaât Jugurtha» ou «Jugurtha» tout court ? Ce serait une façon d'adresser des sourires presque émus à la mémoire du héros qui aura combattu longtemps les envahisseurs romains. Gouttes de tristesse Dans un lycée de la banlieue de Tunis, en classe de français, un élève souhaite soudain soulager sa vessie. Rien d'anormal. Le jeune apprenant lève le doigt et demande à son enseignante l'autorisation de sortir. «Madame, je vais aux toilettes ?» Réponse de la «francisante», texto : «vais !» A ce mot, l'apprenant, sans doute avisé, la corrige le plus poliment du monde. «On dit, va». Réaction de la «prof», à l'évidence sûre d'elle : «Oh, tout le monde peut se trompe…» Sans commentaires.